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Indignation contre la France et la Banque Mondiale, qui financent la destruction de la vallée de l’OMO



Survival International - 16 Juillet 2012 - Le barrage Gibe III menace les moyens de subsistance de 200 000 membres des tribus de la vallée inférieure de l’Omo, dont les Karo. Des organisations de droits de l’homme, dont Survival et Human Rights Watch, ont vivement critiqué la décision de la Banque mondiale et d’autres institutions, comme l’Agence française de développement (AFD), de financer un réseau de lignes électriques lié au barrage controversé Gibe III en Ethiopie.

Ce projet, qui vient d’être approuvé, raccordera au réseau électrique du Kenya l’énergie générée par le barrage hydroélectrique dans le sud de l’Ethiopie.

Le très controversé barrage Gibe III devrait être achevé en 2014, mais les conséquences socio-environnementales dévastatrices de sa construction ont suscité un vaste mouvement d’opposition.

La décision de soutenir un projet aussi controversé entre en contradiction avec les lignes directrices de la Banque mondiale sur la protection des droits des peuples indigènes et leur réinstallation involontaire ainsi qu’avec la démarche de responsabilité sociale et environnementale de l’AFD.

Les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de plus de 200 000 membres de tribus indigènes vivant dans la vallée inférieure de l’Omo seront réduits à néant par le barrage. [1]

Le faible niveau d’eau qui a atteint un seuil sans précédent brise l’autosuffisance des tribus pastorales telles que les Bodi et les Mursi ainsi que les chasseurs-cueilleurs kwegu.

Ajouté à cela, tandis quele gouvernement ouvre des terres aux lucratives plantations de canne à sucre et de coton irriguées par les eaux du barrage, les violents accaparements de terre, les réinstallations forcées et les atteintes aux droits de l’homme sont monnaie courante dans le cours inférieur de l’Omo.

L’Ethiopie a négligé de consulter les communautés tribales sur la construction de Gibe III ou sur ses projets agressifs de plantation qui dévastent la vallée inférieure de l’Omo, un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

La violente mainmise sur les terres du cours inférieur de l’Omo forcent les tribus telles que les Mursi à abandonner leurs villages.

Le barrage affectera également plusieurs communautés tribales du Kenya près du lac Turkana, le plus grand lac du monde en milieu désertique.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Les besoins énergétiques du Kenya et de l’Ethiopie ne devraient pas être utilisés pour justifier de telles violations des droits fondamentaux de l’homme. Il s’agit une fois de plus d’un nouveau projet dévastateur subventionné par la Banque mondiale qui va détruire la vie de centaines de milliers de personnes appartenant aux communautés les plus auto-suffisantes de la Corne de l’Afrique. Et pourtant leurs droits de l’homme sont ouvertement bafoués par un organisme qui devrait s’appuyer sur l’histoire, plutôt que de répéter les erreurs du passé’.

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HRW : "What Will Happen if Hunger Comes ?” Abuses against the Indigenous Peoples of Ethiopia’s Lower Omo Valley

Survival International, Human Rights Watch et International Rivers condamnent unanimement la décision de la Banque mondiale de financer ces lignes de transmission électriques.


[1] OSI Bouake - DG - Lire à ce sujet, en fin d’article le rapport de Human Rights Watch "What Will Happen if Hunger Comes ?” Abuses against the Indigenous Peoples of Ethiopia’s Lower Omo Valley"


Publié sur OSI Bouaké le mardi 17 juillet 2012

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