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Centrafrique : Vers la rupture généralisée des ARV



LNC - 11 Avril 2013 - Depuis le déclenchement de la rébellion de Séléka le 10 décembre 2012, la situation sanitaire et celle des personnes vivant avec le VIH   (PVVIH  ) est dégradée.

Le pays est sur le point de connaitre une rupture généralisée des antirétroviraux (ARV  ) dans les jours à venir, d’après le Coordonnateur National du Réseau des Personnes vivant avec le VIH   (RECAPEV), Gilbert Gremalet. D’ailleurs, les villes des provinces ont connu cette rupture à cause de la Séléka. Les formations sanitaires, les dépôts pharmaceutiques ont été pillés pendant les passages des éléments de la Séléka dans plusieurs villes. D’autres villes qui n’avaient encore connu le calvaire ont été touchées par la rupture à l’exemple de Bouar et de Nola. Car, le ravitaillement a retardé à cause des menaces de la rébellion. De nos jours, plusieurs personnes se trouvent encore dans la brousse, même les PVVIH   mises sous traitement et en phase du traitement ARV  . C’est pourquoi, il est difficile à l’heure actuelle d’évaluer la demande, selon le Coordonnateur du RECAPEV. L’accès aux PVVIH   reste difficile et la plupart des médecins prescripteurs des ARV   se trouverait à Bangui. Ce qui complique davantage la situation, a t-il ajouté

Les conséquences des ruptures

Elles sont nombreuses. A l’allure où vont les choses, plusieurs PVVIH   risquent de développer la résistance car, le traitement ARV   est un traitement à vie. Sachant que les médicaments destinés à combattre la résistance demeurent rares et sont couteux. Il convient de noter que 80% de la prise en charge des PVVIH   provient de l’extérieur. La contribution de l’Etat dans la prise en charge reste très faible. Selon les données officielles, 60.000 personnes infectées devraient être mises sous traitement ARV   en Centrafrique. Seulement, 15.000 suivent le traitement. Les 45.000 sont laissées pour leurs comptes. Ceci est une grande menace pour la santé au moment où cette pandémie est aperçue comme « un problème majeur de santé publique » en République Centrafricaine. D’après les enquêtes MICS 4 de 2010, le taux de prévalence du VIH   et du Sida   est de 4,9% dans la population générale.

Zéro nouvelle infection est-elle possible en 2015 ?

Rien ne rassure avec les récents conflits politico-militaires que le pays vient de connaitre. Depuis décembre 2012, la courbe de l’infection à VIH   semble augmentée malgré les efforts entrepris par les acteurs pour inverser la courbe et maintenir la progression d’ici à 2015. L’objectif fixé par les Nations Unies est d’atteindre le triple zéro à savoir « zéro nouvelle infection, zéro discrimination/stigmatisation et zéro décès lié au sida   » d’ici à 2015. A voir de prêt, le premier objectif est menacé en Centrafrique. Dans les provinces, les préservatifs se font rares et les centres d’information et de sensibilisation ne sont pas opérationnels. En un mot, le pays a connu une rupture de prévention durant plusieurs mois. Sachant que la prévention est un moyen efficace pour lutter contre les nouvelles infections. Tout le monde a les yeux tournés vers la sécurité.

Cependant, le Sida  , l’ennemi commun ne fait que progresser et gagner le terrain. Selon les analyses faites dans le cadre stratégique national de lutte contre le Sida   2012-2016, les conflits armés, les déplacements de la population sont des facteurs qui aggravent la propagation du VIH   en RCA.

Si une action n’est déclenchée pour ravitailler les PVVIH   en ARV   et révolutionner la prévention, la RCA risquerait de connaitre une situation plus dramatique sans précédente.


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 12 avril 2013

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