Unipkaren, raconte-moi une histoire ! Chronique de la vie inuit.

Publié le 17 décembre 2009 sur OSIBouaké.org

24 novembre 2009 - Regards sur la folie - par Laure Gruel et Stephane Moiroux

“Dans le monde Inuit, il y a des hommes invisibles. On peut voir leurs traces dans la neige, autour de l’iglou. Mais eux, les hommes invisibles, on ne les voit jamais, sauf quand ils sont morts. Un jour, une femme ordinaire épousa un homme invisible. C’était un bon mari. Il allait chasser pour elle. Il lui rapportait à manger. Puis, la nuit ils faisaient ce que tous les couples font. La femme était heureuse, mais elle avait de la peine de ne pouvoir voir son mari. Sa curiosité était trop forte. Alors, un soir, elle s’approcha de l’endroit où elle savait que son mari était assis, et le poignarda. Il était devenu visible. C’était un beau jeune homme. Mais, il était mort.”

Auparavant les contes occupaient une place importante dans la vie des inuit. Les ainés les racontaient, le soir, dans l’iglou ou sous la tente. Ils permettaient à ce peuple sans écriture, de transmettre les traditions, les coutumes, les croyances et les exploits de certains d’entre eux. Ces histoires avaient pour rôle, entre autre, de guider les comportements de chacun en mettant en valeur un type de conduite ou en racontant les mésaventures -famine, maladie...- de celui qui avait brisé un tabou (prohibition à caractère magique ou religieux dont la transgression entraîne un châtiment surnaturel). Mi-historiques, mi-légendaires, les éléments de ces récits mêlaient la réalité aux interprétations magiques. Aujourd’hui encore les jeunes sont intéressés par les histoires réelles qu’ils préfèrent aux fictions. En classe, ils demandent toujours : “c’est une histoire vraie ?”

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