Existrans 2017 : trans et intersexes, des droits, pas le sida ! publié en ligne : 24 octobre 2017
Publié le 26 octobre 2017 sur OSIBouaké.org
Act Up-Paris - 24 octobre 2017 - Act Up-Paris était présente à l’Existrans pour rappeler le lourd tribut payé par les personnes trans et intersexes à l’épidémie de VIH /sida .
Nous manquons certes de données détaillées sur les contaminations et la prévalence chez les personnes trans, puisque cela ne fait que 2 ans que Santé Publique France a rajouté une case permettant de distinguer les personnes transgenres des cisgenres sur les formulaires de déclaration obligatoire de séropositivité, et plus encore chez les personnes intersexes totalement ignorées des pouvoirs publics.
Néanmoins, quelques cohortes suivies en hôpital ou données des associations confirment que les femmes trans sont une des populations les plus touchées par l’épidémie de VIH /sida : alors que la prévalence du VIH atteint près d’un tiers parmi les femmes trans nées à l’étranger et ayant exercé le travail du sexe, les associations qui les accompagnent rapportent que l’inique pénalisation des clients est à l’origine des contaminations que nous redoutions, ajoutant encore à cette forte prévalence. Les pédés ou bis trans et intersexes, comme tous les pédés et les bis sont également particulièrement concernés.
Ce sont avant tout les humiliations, stigmatisations, discriminations et violences qui visent les personnes trans et intersexes qui expliquent ces vulnérabilités face à l’épidémie, en réduisant la capacité à se protéger du VIH . Elles entravent également l’accès au dépistage, et le bon déroulement des traitements, et font le jeu du sida . Dès lors, lutter contre la transphobie, c’est lutter contre le sida .
Cela commence dès le plus jeune âge, à l’école. Le Ministère de l’Education Nationale ne veut pas entendre qu’il y a un problème d’accueil et d’intégration des élèvEs trans et intersexes, soumisEs aux brimades de leurs camaradEs et de l’administration. Il refuse la généralisation de l’utilisation du prénom d’usage et s’en remet aux équipes administratives et pédagogiques, qui non formées aux problématiques trans, multiplient les actes discriminatoires, hormis une minorité bienveillante. Le Ministère se rend donc complice de la déscolarisation des jeunEs trans et intersexes et de leur précarisation. Combien d‘entre euxELLES reprendront des études plus tard et accèderont à des formations qualifiantes ?
Nous pensons également à Kara, emprisonnée depuis 2ans et condamnée récemment à 4 ans de prison dont 2 avec sursis, dont les conditions de détention sont caractéristiques du traitement des trans dans l’univers carcéral : affectée dans un prison ne correspondant pas à son genre, mise en l’écart à l’isolement (pour soit disant la protéger des autres détenus) donc interdite de toutes activités sociabilisantes et participant à sa réinsertion une fois libérée, entraves de longs mois durant à l’accès à son traitement hormonal.
Accès aux soins, aux droits, confidentialité de ses données personnelles, lutte contre les violences subies, les manques sont graves pour les trans et les intersexes, en particulier quand ilELLEs sont séropositifVEs. Le ministère de la justice ne fait rien pour résoudre ces problèmes alors qu’un rapport de la contrôleuse générale des lieux de privation de libertés a émis des recommandations depuis 2010.
Mobilisée aux côtés du collectif Existrans, Act Up-Paris maintient ses revendications :