La victoire des (Etats) africains contre la CPI

Publié le 3 décembre 2013 sur OSIBouaké.org

RFI - 29 novembre 2013 - Par Norbert Navarro -

C’est à la suite, notamment, de la fronde de l’Union africaine contre la Cour pénale internationale que l’Assemblée des Etats membres de la CPI   a adopté des amendements modifiant certaines règles de procédure de cette juridiction.

« La CPI   lâche du lest pour ne pas froisser les Etats africains », lance Afrik.com. « Pour calmer les tensions entre elle et les Etats africains, la juridiction internationale a décidé de revoir ses procédures, pour permettre notamment à certains suspects qui exercent une fonction publique de participer à leur audience au tribunal au moyen de vidéos-conférences », énonce le site Internet, qui évoque ainsi le cas du Kenya et qui illustre son article d’une photo du président kényan Uhuru Kenyatta.

« Reste à savoir si la proposition de participer à leur procès au moyen de la vidéo-conférence sera acceptée par les dirigeants kényans ainsi que leurs pays alliés au sein du continent », complète Afrik.com.

A noter également, au sujet de la CPI  , cet article publié ce matin par le site internet français Mediapart, qui reprend à son compte des affirmations d’un réseau congolais d’opposition et qui affirme qu’une « mission interministérielle » aurait été envoyée à la CPI   par le président congolais Denis Sassou Nguesso, mission qui aurait été conduite « par son conseiller juridique, monsieur Laurent Tengo », qu’elle aurait séjourné du 20 au 25 novembre 2013 aux Pays-Bas, afin de présenter une « requête » du chef de l’Etat congolais « souhaitant la modification ou le retrait des articles 27 et 29 du statut de Rome » fondant la CPI  , poursuit Mediapart.

Niger : le complot du pantalon

C’est le ministre nigérien de la Justice qui l’a dit. Des attentats ont été déjoués à Niamey. Et ce matin, le seul journal nigérien à évoquer cette actualité lié au terrorisme est le site Internet Tam-Tam Info qui relate la « fin de cavale » d’Allassane Ould Mohamed. Celui que le site d’informations en ligne présente comme le terroriste le « plus recherché au Niger », et qui a pour sobriquet Chebani - nous en avons alors parlé sur nos antennes - a été arrêté mardi dernier « entre Gao et Kidal par le commandement des opérations spéciales françaises » (précision du ministre nigérien de la Justice et Porte-parole du Gouvernement cité par le confrère).

Le Garde des Sceaux a expliqué que les services de sécurité du Niger ont pu « mettre la main » sur un certain Beidari Moulid, « qui entreprenait la préparation d’attentat à Niamey au niveau de deux sites stratégiques », l’enquête ouverte après son arrestation a permis de découvrir les relations de ce monsieur avec Chebani, et elle a aussi « permis d’identifier sa position », poursuit Tam-Tam Info, qui se délecte des détails de cette histoire. C’est ainsi que ses lecteurs apprendrons, que le nommé Beidari « a fait tous les plans des cites, les a intégrés dans une carte mémoire qu’il a envoyé au Mali dans un pantalon » !

Algérie : des hommes, des dieux et des juges

Le juge français Marc Trévidic est autorisé à enquêter sur l’assassinat des moines de Tibéhirine. Les sept religieux français avaient été assassinés en 1996. « La commission rogatoire de Trévidic comporte une demande d’exhumation des têtes des sept religieux enterrées au monastère de Tibéhirine et l’audition de quelque 22 personnes, parmi lesquelles de nombreux terroristes repentis et en détention », énonce El Watan. Le journal algérien estime que « des deux côtés, des concessions ont été faites pour que le juge puisse mener son enquête dans le cadre de la convention bilatérale d’entraide judiciaire qui lie les deux pays ».

Et le confrère de s’agacer : « En tout état de cause, écrit El Watan, l’autorisation qui (…) a été donnée (au juge français) pour enquêter en Algérie va permettre, une fois pour toutes, de clore ce dossier que les néocolonialistes utilisent à chaque fois pour semer le doute quant aux véritables auteurs de l’assassinat des religieux ».

En revanche, le juge « n’a pas obtenu l’autorisation de réaliser lors de sa prochaine visite une série d’auditions de témoin qu’il réclamait », corrige le journal algérien Le Matin, qui rappelle que les proches des moines de Tibéhirine demandaient « de longue date » que le juge puisse aller en Algérie, en qu’il en avaient plusieurs fois appelé à l’intervention de François Hollande », rappelle Le Matin.


Des envoyés du dictateur Sassou Nguesso aux portes de la CPI...

Réseau Nerrati Press, repris par Médiapart - 29 novembre 2013 -

D’après nos sources, une mission interministérielle envoyée par le dictateur Denis Sassou Nguesso et conduite par son conseiller juridique, monsieur Laurent Tengo, a séjourné du 20 au 25 novembre 2013 aux Pays-Bas avec pour but : « La présentation d’une requête du dictateur Denis Sassou Nguesso souhaitant la modification ou le retrait des articles 27 et 29 du statut de Rome ». Source : « MCCD : La Voix du Peuple Libre ».

Ces articles comportent des dispositions qui permettent à la « CPI   » de poursuivre des chefs d’États et de gouvernements en exercice et les faits ne sont pas prescriptibles. Comme c’est le cas du président Soudanais Omar El-Béchir, du président Kényan Uhuru Kenyatta et de son vice-président William Ruto.

Bien que le cas de ces deux derniers aient fait l’objet de la convocation et la tenue le 12 octobre 2013 dernier, d’un sommet extraordinaire de l’Union Africaine « UA », nos analystes semblent croire que l’initiative solitaire, une fois de plus hasardeuse, du dictateur Congolais Denis Sassou Nguesso, est « une prise de conscience de sa fin imminente ».

L’ennemi de notre peuple réaliserait de plus en plus que, malgré ses pétrodollars et ses lobbies, il lui sera difficile et voir impossible de se maintenir longtemps au pouvoir. Il tente les derniers assauts diplomatiques qui lui permettraient de se rassurer certains soutiens intérieurs et extérieurs. Sauf que ces actions maladroites d’un homme en détresse et aux abois vont lui couter encore plus cher.

Car en menant de telles initiatives, le général des armées Denis Sassou Nguesso interpelle de plus en plus la conscience de cette institution dont les acteurs finiront par se poser cette simple et unique question : De quoi se reproche-t-il ? Pourquoi voudrait-il la révision ou le retrait des articles d’un traité qu’il a signé avec fanfares en 2004 ? C’est d’ailleurs entre autres, ces éléments qu’utilisent les réseaux diplomatiques de la « Voix du Peuple Libre » pour faire échouer l’initiative du dictateur Denis Sassou Nguesso.

Or, dans sa résolution finale, le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’« UA » du 12 octobre 2013, demandait « le sursis des poursuites des présidents Uhuru Kenyatta et de son vice-président en vertu de l’article 16 du statut de Rome ». Cet article permet au « conseil de sécurité » de l’« ONU   » d’imposer à la « CPI   » la suspension de toute enquête ou poursuite pour une durée d’un an, renouvelable de facto indéfiniment chaque année. Et les ministres des affaires étrangères de l’« UA » avaient recommandé la mise en place d’un groupe de contact avec le « conseil de sécurité ».

Le dictateur Denis Sassou Nguesso veut-il pour cela jouer au profito-situationniste pour mettre sa machine corruptrice en marche ?

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