De graves violations de droits de l’homme en Ethiopie

Publié le 4 mars 2012 sur OSIBouaké.org

Survival International - 22 Février 2012 - Survival International découvre de nouvelles preuves choquantes d’abus de droits de l’homme commis à l’encontre des tribus de la vallée de l’Omo, au moment où s’intensifient les efforts du gouvernement pour développer son programme de plantations de canne à sucre.

Les bulldozers rasent les terres et détruisent les villages à proximité d’un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, forçant les communautés locales à abandonner leur mode de vie pastoral.

Un lourd climat de frayeur règne, alimenté par une violence grandissante à l’encontre des tribus de l’Omo : de nombreux cas de brutalités, viols et arrestations ont été signalés. Les familles sont contraintes par le gouvernement de vendre leur bétail. Comme le dit un habitant de la vallée : ‘Mon bétail c’est ma fortune et mon compte en banque c’est mon bétail’.

Aussi récemment qu’en janvier dernier, Survival apprenait que trois Bodi avaient été frappés à mort dans une prison éthiopienne.

Survival détient des photos exclusives d’une route en cours de construction traversant le territoire des tribus qui facilitera l’accès aux sites détruits au bulldozer.

Un Mursi a déploré : ‘Le gouvernement installe des plantations de canne à sucre sur ma terre. Quand vous les verrez, vous en pleurerez – il n’y a désormais plus de brousse dans la vallée de l’Omo’.

Deux instances des Nations-Unies ont déjà demandé à l’Ethiopie de fournir des preuves attestant que les tribus ont été consultées et que les projets de développement actuels n’affectent pas les régions classées au patrimoine mondial. Cependant, l’Ethiopie a ignoré ces appels.

Survival a également reçu des rapports inquiétants selon lesquels l’Ethiopie aurait amorcé son programme de ‘villagisation’, un processus de relocalisation forcée des tribus de la vallée de l’Omo.

Il a été donné un an aux communautés pour se reloger dans le cadre d’un programme similaire à celui qu’a récemment dénoncé Human Rights Watch dans la région de Gambella, à l’ouest de l’Ethiopie.

Un Mursi a expliqué à Survival : ‘Elles (les autorités gouvernementales) sont venues, ont pris notre terre et nous ont dit qu’elles voulaient déporter tous les habitants de la vallée de l’Omo dans un lieu unique qui ressemble à un camp’. Survival International a déclaré aujourd’hui : ‘Le gouvernement éthiopien est responsable de certaines des plus flagrantes et des plus criminelles violations des droits de l’homme que nous ayons connues ces dernières années. En invoquant le ‘développement’ pour justifier la spoliation des terres indigènes, il espère se dédouaner de telles atrocités. Les investisseurs nationaux et privés seront les seuls à bénéficier de la liquidation des terres de la vallée de l’Omo alors que des tribus autosuffisantes sont confrontées à la destruction’.

imprimer

retour au site