L’accord UE-Inde ne réduira pas la fourniture de génériques anti-VIH

Publié le 8 juillet 2011 sur OSIBouaké.org

AFP - 8 Juillet 2011 - New Delhi - L’Inde s’est engagée à ne pas réduire sa production de médicaments génériques anti-VIH   en échange d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne en cours de négociation, a indiqué l’Onusida  .

Le ministre indien du Commerce Anand Sharma, cité dans un communiqué d’Onusida   publié jeudi, a promis de garantir que des médicaments génériques de qualité, y compris les rétroantiviraux, seront largement disponibles.

L’UE   et l’Inde négocient depuis 2007 pour tenter d’aboutir à un accord de libre-échange.

Médecins sans Frontières notamment critique certaines dispositions des négociations en cours qui pourraient compliquer l’accès aux médicaments génériques pour les pays pauvres.

Selon MSF  , le projet d’accord actuellement en discussion contient plusieurs dispositions alarmantes sur la propriété intellectuelle, plus strictes que ne l’exige aucun règlement de commerce international, et qui menacent l’approvisionnement de médicaments essentiels venus d’Inde, notamment pour le traitement du sida  .

Parmi ces dispositions, MSF   met en cause l’exclusivité des données qui obligerait les groupes génériques désirant déposer un médicament à mener à nouveau tous les essais cliniques.

Si ce principe était mis en place, les fabricants indiens de médicaments génériques ne pourraient plus se baser sur les données cliniques existantes pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché de leurs propres médicaments. Ils devraient mener eux-mêmes leurs recherches cliniques, au risque d’augmenter sensiblement leurs coûts de production et, par conséquent, leurs prix de vente.

Mais le ministre indien a affirmé que l’Inde rejette les clauses d’exclusivité des données dans les accords de libre-échange, selon le communiqué d’Onusida  .

Le directeur d’Onusida  , Michael Sidibe, a indiqué se réjouir de la promesse faite par le ministre lors d’une réunion cette semaine à New Delhi avec l’agence de l’Onu  , ajoutant que des millions de personnes vont mourir si l’Inde ne peut pas produire d’antirétroviraux génériques.

L’Inde produit plus de 85% des antirétroviraux anti-VIH   dits de première ligne, dont le prix a énormément baissé, a indiqué Onusida  .

Quelque 34 millions de personnes dans le monde sont atteintes du virus VIH  , selon Onusida  .

Les négociations de l’accord de libre-échange UE  -Inde, qui ferait passer les échanges bilatéraux de 92 mds de dollars aujourd’hui à 237 mds USD d’ici 2015, achoppent notamment sur les questions de propriété intellectuelle.

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