Somalie : Les enfants des rues, de plus en plus nombreux en raison de l’insécurité alimentaire

Publié le 24 août 2008 sur OSIBouaké.org

Nairobi, 15 août 2008 (IRIN) - En raison de l’insécurité alimentaire, aggravée par l’inflation et les affrontements récents entre les insurgés et les forces du gouvernement, les enfants des rues sont aujourd’hui bien plus nombreux à Beletweyne, une ville de la région d’Hiran, dans le centre de la Somalie.

« De plus en plus d’enfants descendent dans les rues ; certains pour faire du petit commerce, d’autres juste pour chercher de la nourriture », a déclaré à IRIN un journaliste de Beletweyne, qui a refusé d’être nommé.

Selon le journaliste, les enfants, qui sont au moins une centaine, se sont résolus à trouver de quoi survivre dans les rues de Beletweyne ces derniers mois, leurs familles devenant de moins en moins capables de les nourrir.

Layla Mawlid, 12 ans, en fait partie : « Je vends des patates douces dans la rue chaque jour parce que ma famille est en difficulté et que nous avons faim. Je n’ai pas le choix. Ma mère prépare cette nourriture à la maison et je la vends au marché ».

Selon le journaliste, de nombreuses organisations non-gouvernementales (ONG) locales et internationales ont quitté la ville en raison de l’insécurité qui y règne, et seule la Fondation Zamzam, qui dirige l’orphelinat Ughas Kalif de la ville, apporte de l’aide aux enfants.

D’après Robert Kihara, porte-parole de la branche somalienne du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF-Somalie), l’agence mène actuellement une évaluation rapide de la situation en matière de protection de l’enfance à Beletweyne, via son Réseau pour la protection de l’enfance à Hiran.

« Des évaluations semblables sont également en cours à Bay, à Benadir, en Moyenne Shabelle, à Galgudud et en Basse Shabelle », a indiqué M. Kihara.

« L’augmentation du nombre d’enfants qui vivent ou travaillent dans la rue a également été rapportée par le Réseau de protection de l’enfance de Benadir. Aucune statistique n’a été communiquée ».

« Entre autres questions essentielles dans le domaine de la protection de l’enfance, ces évaluations permettront d’avoir un aperçu de l’ampleur du problème », a-t-il ajouté.

À ce stade, l’UNICEF n’est pas en mesure de fournir des statistiques. Les évaluations seront achevées ce dimanche sur le terrain, et seront ensuite analysées.

M. Kihara a indiqué que l’UNICEF ne soutenait pour l’instant aucun programme spécifiquement ciblé sur les enfants qui vivent ou travaillent dans la rue, « mais nous soutenons des programmes permettant de recenser les violations contre les enfants, et d’apporter un soutien et des soins psychosociaux aux enfants (à Afgoye, par exemple) via les écoles, ainsi que des programmes de mobilisation des communautés pour souligner les problèmes liés à la protection de l’enfance, à l’échelle communautaire ».

L’UNICEF soutient également des réseaux de protection de l’enfance pour développer les interventions communautaires dans les domaines critiques où ces interventions sont nécessaires, a-t-il dit, ajoutant : « cela peut très bien couvrir les enfants qui vivent ou travaillent dans la rue ».

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