Abbott retire sa plainte contre Act Up-Paris

Nouvelles manifestations anti-blocus en perspective

Publié le 25 juillet 2007 sur OSIBouaké.org

Réseau Thaïlandais des Séropositifs et Act Up-Paris - 22 juillet 2007

Aujourd’hui à Sydney, en Australie, à l’initiative de malades du sida   de Thaïlande et de France, le PDG d’Abbott a participé à une réunion destinée à résoudre la crise dans laquelle la compagnie s’est récemment enfoncée. Durant ce rendez-vous, Abbott a refusé de lever le blocus que le laboratoire exerce contre les malades du sida   en Thaïlande, en les privant de l’Aluvia, un médicament anti-sida   vital. Le 13 juillet, le Réseau Thaï des personnes vivant avec le VIH   (TNP+, Thai Network of People living with HIV) et Act Up-Paris publiaient un communiqué commun appelant Abbott à participer à une réunion avec les malades durant la Conférence Internationale sur le sida   à Sydney. Cette réunion était destinée à offrir à Abbott l’occasion de sortir de la crise dans laquelle le géant pharmaceutique s’est embourbé depuis le 14 février, jour de l’annonce de son blocus contre les malades thaïs. Puis, le 20 juillet, Act Up a publié un démenti suite à l’annonce par Abbott que de telles réunions avaient déjà eu lieu.

« Je vis avec le VIH  , et il y a quelques années, j’ai eu la vie sauvée grâce à un médicament d’Abbott », rappelle le co-président d’Act Up-Paris, Hugues Fischer. « De mon point de vue, le fait qu’Abbott empêche délibérément les Thaïs de se procurer un médicament qui sauverait leur vie équivaut à un meurtre. Abbott doit lever son blocus immédiatement - le fait de simplement lever la plainte déposée contre Act Up est presque hors sujet », insiste Hugues Fischer, évoquant le procès intenté par Abbott le 23 mai contre l’association française de séropositifs. Cette plainte venait en représailles de la cyber-manifestation internationale organisée par Act up-Paris le 26 avril 2007 contre le site web d’Abbott. « En retirant sa plainte, Abbott démontre simplement que le droit est du côté des personnes vivant avec le VIH  , et que le blocus d’Abbott contre nous, séropositifs thaïlandais, est moralement intenable », commente Wirat Purahong, président du Réseau Thaïlandais des Séropositifs. « L’accès à l’Aluvia pour les malades thaîs est mille fois plus important que l’accès au site commercial d’Abbott. Le laboratoire doit cesser son chantage actuel, selon lequel les malades Thaïs n’auront accès à l’Aluvia qu’une fois que le gouvernement de la Thaïlande aura accordé à Abbott un monopole sur ce produit », rajoute-t-il.

Les associations de séropositifs du monde entier vont continuer à se battre pour assurer l’accès universel aux médicaments VIH  , en dépit de la cupidité des laboratoires pharmaceutiques. Act Up-Paris et le Réseau Thaïlandais des Séropositifs prédisent donc que la communauté activiste internationale organisera de nouvelles cyber-manifestations sur le site internet d’Abbott, jusqu’à ce que le laboratoire lève son blocus meurtrier sur l’Aluvia en Thaïlande.

Rappel historique :

  • Le 14 février, Abbott annonçait que tant que le gouvernement de Thaïlande n’aurait pas accordé au laboratoire un monopole de long terme sur les ventes du médicament VIH   Aluvia, le géant pharmaceutique en bloquerait la distribution à tout malades du sida   thaïlandais. Il s’agissait d’une mesure de représailles, suite à la décision du gouvernement thaïlandais. le 29 janvier 2007, d’ouvrir le marché du médicament anti-sida   lopinavir à la concurrence des génériques. Cette décision thaïlandaise est fondée sur un ressort légal prévu par l’Organisation Mondiale du Commerce, comme l’a rappelé le Ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué officiel du 26 mars 2003.
  • Le 23 mai, les laboratoires Abbott, un groupe pesant plus de 22 milliards de dollars, ont annoncé qu’ils avaient engagé le plus important cabinet d’avocats du monde, Baker and McKenszie, pour poursuivre l’association française de malades du sida   Act up-Paris. Le géant pharmaceutique reproche à l’association d’avoir organisé une manifestation internet sur le site web d’Abbott pour protester contre le blocus de l’Aluvia en Thaïlande.
  • Des médias de masses, et des journaux financiers, de plus en plus nombreux, ont rapporté l’impact désastreux que ce blocus avait sur la vie des malades Thaïs précarisés (voir la dépêche de Reuters-Bangkok du 22 mai). Ces articles indiquent que le blocus d’Abbott s’est transformée en une crise de relation publique qui ternit davantage encore la réputation déjà dégradée de l’ensemble de l’industrie pharmaceutique de marque (voir les commentaires de GlaxoSmithkline dans le Wall Street Journal du 18 juin.).

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