Sanofi veut être présent dans les pays pauvres

un volonté de conquête de nouveaux marchés qui pour l’instant conduit à des intiatives heureuses comme la collaboration avec la fondation DNDi... à suivre...

Publié le 27 mars 2007 sur OSIBouaké.org

Le laboratoire pharmaceutique Sanofi-Aventis a insisté à l’occasion du Forum Mondial des Sciences de la vie sur la volonté de son groupe d’être présent dans les pays pauvres afin de favoriser leur accès aux médicaments.

Dans une interview accordée à Reuters, Jean-François Dehecq, le président du conseil d’administration, a expliqué que répondre aux problèmes de santé des pays du sud était aussi un moyen de faire respecter la propriété intellectuelle.

"Le futur, c’est là où il va se jouer. On est en train de parler de milliards d’habitants dans des univers qui ont des rythmes de croissance très supérieurs aux nôtres et qui vont progressivement prendre leur place dans le monde et notamment dans le monde pharmaceutique", a-t-il déclaré.

"Pendant la montée en puissance de ces pays, si on veut éviter une prolifération des copies où des produits contrefaits, je ne vois pas d’autre solution que de participer à l’accès aux médicaments de ces pays", a poursuivi Jean-François Dehecq.

Le président a affirmé qu’il fallait se "battre" pour "construire une industrie pérenne". "Depuis 1973, je veux bâtir une affaire pour l’après 2000", a-t-il ajouté.

Prix Différenciés

L’engagement de Sanofi-Aventis dans ce domaine s’est notamment traduit par la mise au point d’un traitement contre le paludisme sur lequel le groupe a renoncé à ses droits de propriété intellectuelle.

Il le proposera aux plus démunis à prix coûtant, soit à moins de un dollar pour l’adulte et 0,50 dollar pour l’enfant.

Pour lancer ce médicament dénommé l’Asaq, qui sera fabriqué au Maroc, Sanofi s’est associé à une organisation non gouvernementale, la DNDi (Initiative pour les médicaments en faveur des Maladies négligées). Jamais jusqu’à présent un grand groupe privé ne s’était associé à une organisation non gouvernementale pour lancer un médicament non breveté.

L’Asaq a obtenu son autorisation de mise sur le marché le 1er février 2007 et sera enregistré dans la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne en 2007-2008.

Jean-François Dehecq a aussi souligné que le groupe dont il a dirigé la stratégie pendant trente ans a "un vrai devoir" vis-à-vis des pays les plus pauvres en tant que seul producteur de vaccins contre la fièvre jaune ou de médicaments contre la maladie du sommeil.

"Je fais partie de ceux qui pensent que si on aide ces pays, non seulement en leur vendant des produits à des prix différenciés et en produisant localement les produits, on y sera présent à terme", ajoute-t-il.

Six Axes Stratégiques

Sanofi a créé une direction dénommée "Accès au médicament" avec six axes stratégiques. Outre le paludisme, il s’agit de la tuberculose, de la maladie du sommeil, des leishmanioses, des vaccins et de l’épilepsie.

L’objectif du programme tuberculose est de mettre à la disposition des pays intéressés une gamme de médicaments et de les accompagner par des actions adaptées dans la lutte contre la maladie.

S’agissant de la maladie du sommeil, le groupe va poursuivre pour cinq ans, jusqu’en 2011, son partenariat avec l’OMS   pour le diagnostic et la mise à disposition de traitements.

Dans le domaine des leishmanioses (maladies parasitaires transmises par la piqûre d’un insecte), Sanofi compte mettre à disposition des traitements à des prix différenciés avec une centralisation de la production au Brésil.

En ce qui concerne les vaccins, le groupe va continuer à en fournir aux organismes internationaux notamment pour l’éradication de la poliomyélite ou contre la fièvre jaune.

Enfin, Jean-François Dehecq a précisé qu’un travail de réflexion était en cours autour du traitement de la maladie mentale dans les pays pauvres. "Il faut aller former des spécialistes en psychiatrie et mettre à leur disposition des produits à des prix différenciés", a-t-il déclaré.

Prié de dire quels moyens financiers Sanofi consacrait à ces programmes, Jean-François Dehecq a simplement répondu : "Beaucoup trop d’argent pour certains actionnaires et quelque chose de dérisoire par rapport aux profits que l’on fait : des centaines de millions".

En 2006, Sanofi-Aventis a dégagé un bénéfice net part groupe de 1.377 millions d’euros et un résultat opérationnel courant de 2.272 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 7.356 millions.

Reuters - Noëlle Mennella

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