Lettre aux parrains des enfants de Bouaké

Le point sur les nouvelles en ce mois de novembre 2006

Publié le 18 novembre 2006 sur OSIBouaké.org

Paris, le 15 novembre 2006

Chers parrains de Bouaké, chers amis,

Il est temps pour moi de vous adresser un courrier que j’aurais préféré vous envoyer depuis longtemps. Mais comme toujours, je n’ai pour excuse qu’un planning saturé.

En fait, une bonne partie de mon emploi du temps a été prise par OSI ces derniers mois. Il y eu tout d’abord le Colloque enfance et Sida   qui s’est déroulé en juin à Paris, pour lequel nous nous sommes beaucoup mobilisés, et à l’occasion duquel nous avions organisé une journée de travail avec nos référents des divers pays dans lesquels nous parrainons. Penda est venue à Paris à cette occasion, avec deux jeunes de Bouaké, Awa et Rodrigue, qui sont des enfants d’une vingtaine d’années engagés dans une remarquable association de jeunes affectés et/ou infectés à Bouaké et qui s’appelle N’Zrama. Pour plus d’informations sur le Colloque et sur ces jeunes (photos, textes des interventions, vidéos, etc.) rendez-vous sur le blog : http://osibouake.org/rubrique.php?id_rubrique=52

Puis début juillet, je suis partie au Burundi pour une mission d’évaluation de nos deux partenaires locaux. Cette mission ne fut pas de tout repos car j’avais 80 filleuls à visiter et photographier, deux structures associatives à évaluer, dont une qui s’est révélée problématique dès le début de la mission. Et puis à mon retour, il fallait écrire le rapport de mission... Un gros travail là-encore. Vous pourrez lire le résumé du rapport de mission dans le Conscience N°9 (ci-joint à ce courrier et en ligne : http://osibouake.org/article.php?id_article=488), et également télécharger l’intégralité du rapport public sur le blog : http://osibouake.org/article.php?id_article=489

Parallèlement à mes activités pour OSI, il m’a fallu trouver du travail et j’ai rejoins temporairement un projet de publication sur laquelle je travaille presque à plein temps. Il s’agit d’un état des lieux de la prévention du VIH   en France entre 2000 et 2006, qui sera publié d’ici un an. A cela s’ajoute mon cursus universitaire qui touche à sa fin, puisque j’ai obtenu cet été ma maîtrise et que j’entame mon DESS (Master 2 Professionnel) de psychologie clinique à partir de la semaine prochaine. Je vous écris ceci dans l’espoir de justifier ainsi mon manque de sollicitude à votre égard, et pour vous avertir dès à présent que cette année encore, je ne pourrais pas être à la hauteur de vos attentes. Je souhaite de tout cœur que cela n’altère pas votre engagement à nos côtés et promets de me rattraper après juillet 2007.

Pour commencer par des nouvelles générales, je dois vous dire qu’OSI est actuellement sur la corde raide du point de vue financier. Ceci explique la campagne de relances qui a été menée par l’équipe de comptabilité auprès de l’ensemble des parrains. Nous nous sommes aperçus qu’en moyenne, seul un parrain sur 2 payait régulièrement son parrainage, ce qui signifie qu’OSI doit puiser dans des fonds destinés à autre chose pour pallier au manque chaque trimestre. Nous sommes ainsi enlisés dans une difficulté chronique à boucler le trimestre. C’est ce qui explique que les parrains aient reçu des lettres de relances, pour lesquelles nous avons été aidés par Michel Jonasz, toujours fidèle à nos côtés. A ce sujet, le groupe de Bouaké est largement au dessus de la moyenne, c’est-à-dire que la grande majorité d’entre nous paie régulièrement est globalement à jour de ses paiements. Certains d’entre vous payent davantage qu’ils ne le devraient, puisqu’ils font des dons ponctuels en plus de leur parrainage. Ceci est particulièrement remarquable et cautionne l’idée que ce groupe est solide et solidaire. J’espère qu’aucun de vous n’a reçu de relance mal à propos et si c’était le cas, j’espère que vous n’avez pas été offensés. Je vais tâcher d’appeler les quelques personnes qui ont un retard de paiement particulièrement massif afin que nous puissions discuter de ces problèmes financiers... N’hésitez pas à me contacter si vous avez envie de discuter de tout cela, sachant que vous pouvez également vous adresser directement au siège pour des questions précises sur l’état de votre compte : Marie-Rose Baganzicaha, Orphelins Sida   International, contact@orphelins-sida  .org Toujours dans le domaine financier, je ne sais pas si tout le monde est bien au courant, mais lors de la dernière Assemblée Générale le 5 mars 2006, une augmentation des parrainages a été votée. Le changement de tarif était effectif à partir du 01 avril 2006, et devient : 25 euros pour le parrainage d’un enfant, 30 euros pour une aïeule et 33 euros pour un orphelin chef de famille. Cette augmentation est la première depuis la fondation de OSI, et chacun comprendra sa nécessité puisqu’elle est tout entière reportée sur le montant envoyé chaque trimestre à votre filleul, qui en est donc l’exclusif bénéficiaire.

Pour ce qui est des nouvelles de OSI Bouaké, nous sommes actuellement 32 parrains individuels, auquels s’ajoute une entreprise qui s’est engagée pour un an de parrainage de 10 enfants, la plupart étant séropositifs. Ce qui signifie que nous recherchons actuellement des parrains pour 4 enfants et 4 aïeules. Le défi 2006 qui était de trouver 27 parrains pour les enfants de Bouaké a encore toutes ses chances d’être relevé : n’hésitez pas à prendre votre bâton de pèlerin pour entreprendre une action prosélyte auprès de vos amis !!

Concernant nos filleuls :

  • Martine K., jeune orpheline chef de famille de 19 ans, a bénéficié d’un don supplémentaire de son parrain qui lui a payé la machine à coudre qui va lui permettre de s’installer. Par ailleurs, Martine a remporté le consours annuel qui est organisé à Bouaké pour désigner le jeune garçon et la jeune fille qui incarnent le mieux la lutte contre le sida   dans la ville. Le concours Yéré et Cool (yéré = éveillé) est ouvert à tous les jeunes et Martine est une très belle jeune fille, très intelligente et élégante, sa victoire a été l’objet d’une grande fierté pour Penda et le Centre SAS qui la suit... et pour ses amis de N’Zrama.
  • La marraine de Fatou T. a demandé à ce que le CSAS   établisse un budget pour permettre à la mère de cette enfant de se lancer dans une activité génératrice de revenus (commerce de denrées alimentaires). Le budget qui vient de nous être communiqué par notre référente s’élève à 176€... La marraine de Fatou a envie de contribuer à cette insertion professionnelle. Ces deux exemples illustrent combien certains liens sont forts. A cet égard, les dernières lettre reçues de la part des enfants sont particulièrement belles et touchantes attestant combien certains enfants ont maintenant investi leur parrainage, en particulier les adolescents. Cette fois-ci, nous avons reçu 30 lettres :
  • 25 filleuls ont écrit à leur parrain ; 5 enfants sans parrain ont fait un courrier ;
  • 16 filleuls n’ont pas écrit à leur parrain ; et 4 enfants sans parrain n’ont pas écrit. A cet égard, si certains parrains qui n’ont pas reçu de courrier de leur filleul ou qui ont aimeraient écrire davantage veulent répondre aux 5 enfants sans parrains qui ont écrit : appel aux bonnes volontés ! Pour ma part, j’ai maintenant un lien direct par mail avec Martine, notre référente de terrain et assez régulièrement des échanges téléphoniques avec Penda.

Si vous souhaitez envoyer un courrier à votre filleul, vous pouvez comme d’habitude l’envoyer dès à présent à mon adresse personnelle. Votre filleul le recevra pour Noël. J’ai déjà en stock 4 courriers qui attendent le prochain départ (expéditeurs : Marie-Odile, Aurélie, Danièle et Florence), qui sont des courriers qui me sont arrivés trop tard pour partir en juin. Ce n’est pas grave, ces personnes et toutes les autres peuvent écrire une lettre pour le départ qui aura lieu le 1er décembre prochain. Je profite pour vous dire combien je suis touchée par le fait que certaines marraines joignent à leurs courriers un petit message qui m’est destiné, message amical, encourageant ou plein de sollicitude.

D’ici la fin de cette année, le blog d’OSI Bouaké aura un vrai espace privé auquel n’accéderont que les parrains de Bouaké : cela ressemblera à un petit site internet privé (accessible par mot de passe) sur lequel vous pourrez regarder les photos de vos filleuls, la vidéo que le CSAS   nous avait envoyée cette année, les lettres scannées des enfants etc. Nous aurons ce privilège grâce à Didier Grouard, webparrain de l’actuel blog de référence OSI Bouaké (http://osibouake.org).

Amitiés,

Sandrine

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