Selon une étude de l’INSERM, quatre pays africains pourraient financer leur lutte contre le sida à l’horizon 2010

L’accélération de l’accès au traitement antirétroviral en Afrique peut s’avérer non seulement rentable mais même payante pour les économies nationales

Publié le 26 août 2006 sur OSIBouaké.org

L’accélération de l’accès au traitement antirétroviral en Afrique peut s’avérer non seulement rentable mais même payante pour les économies nationales, à condition d’être entreprise assez tôt, selon une étude française.

Présentée par Jean-Paul Moatti, de l’Inserm (Institut national -français- de la santé et de la recherche médicale), lors du XVI Congrès international sur le sida   qui s’est tenu du 13 au 18 août à Toronto, au Canada, cette simulation macroéconomique conclut qu’en dépit du coût élevé d’une riposte massive au sida   dans des pays économiquement faibles, un tel investissement peut se révéler largement payant, notamment en préservant les ressources humaines et en limitant la baisse de l’épargne.

Mais ce gain économique n’est possible que si la riposte est initiée rapidement, a insisté M. Moatti. Le chercheur français a cité quatre pays africains -Bénin, Côte d’Ivoire, Cameroun et Angola- qui seraient mêmes susceptibles d’autofinancer la lutte dans leurs pays respectifs à l’horizon 2010 s’ils agissaient massivement et immédiatement.

L’Inserm a estimé que le coût de la lutte contre l’épidémie en Afrique subsaharienne pourrait atteindre 1,4 pour cent du produit intérieur brut des pays entre 1990 et 2025.

Le Potentiel (Kinshasa) ACTUALITÉS 19 Août 2006 Publié sur le web le 21 Août 2006

By Amedee Mwarabu Kiboko Kinshasa Trois chercheurs ont mené une étude sur les possibilités de rendre viable économiquement la lutte contre le Sida   dans les pays fortement touchés. Sur six pays africains étudiés, quatre peuvent être en mesure d’autofinancer leur lutte contre le Sida   d’ici 2010 si une politique à grande échelle de lutte contre cette pandémie est mise en place. L’étude a été présentée au Congrès international sur le Sida   qui s’est achevé hier vendredi.

Une étude menée par trois chercheurs démontre que quatre pays africains peuvent être en mesure de financer eux-mêmes la lutte contre le sida   si une politique de riposte contre la pandémie est mise en place. Comme quoi un traitement massif contre l’épidémie dans les pays les plus touchés peut se révéler payant pour leur économie. Sur six pays africains étudiés, quatre démontrent qu’une politique à grande échelle de lutte contre le sida   permet de lutter efficacement contre les effets destructeurs sur l’économie, et peut même devenir profitable à court terme, selon La Tribune. Selon cette simulation menée par trois chercheurs de l’Inserm, Jean-Paul Moatti, Bruno Ventelou et Yann Videau, et présentée lors du Congrès international sur le sida   qui s’est achevé vendredi à Toronto, ces quatre pays (Angola, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire) « pourraient même autofinancer leur programme » de riposte à la pandémie à l’horizon 2010. Le choix de la riposte massive, qui paraît évident sur un p lan strictement moral, a fait l’objet d’une controverse à Toronto entre des économistes.

L’un deux, à la tête de la société américaine de placements Homrich & Berg, a mis en garde contre la tentation de certains pays en développement (PED) de financer la lutte contre la pandémie par l’inflation et le déficit budgétaire sans penser aux équilibres à long terme. Mais un expert d’Actionaid a plaidé l’urgence de la situation et la nécessité de mobiliser des ressources pour « sauver des vies ». Ce qui est sûr, c’est que l’épidémie risque de coûter cher aux PED touchés : un point de croissance sur la prochaine décennie en Inde, où le nombre de personnes atteintes par le VIH   est le plus élevé du monde (au moins 5,6 millions de malades).

MANQUE D’INFRASTRUCTURES

En Afrique subsaharienne, l’Inserm a évalué ce coût entre 0,8 % et 1,4 % du Pib entre 1990 et 2025 du fait de la perte de main-d’oeuvre, de la baisse de l’épargne, du prix des traitements... Facteur aggravant, l’Afrique connaît hors des villes un manque cruel d’infrastructures et souffre d’une « fuite des compétences médicales faute de salaires attractifs », explique Alioune Blondin-Diop, président de Médecins d’Afrique. D’où l’urgence de lancer des programmes de formation de personnels (médecins, auxiliaires médicaux...).

Outre les institutions internationales, la France a contribué à mettre sur pied une agence de coopération avec les pays du sud, Esther, pour laquelle le ministère de la Santé va plus que doubler sa subvention, à 10 millions d’euros. Et l’Europe accorde des fonds qui sont intégrés dans le budget santé de certains pays africains. Côté privé, le laboratoire BMS, Bristol-Myers Squibb, réalise en Afrique subsaharienne, avec sa fondation éponyme et le collège de médecine Baylor, un programme de construction de cliniques et de formation de populations locales engagées dans la lutte contre le sida  . BMS a investi 150 millions de dollars sur onze pays dans ce programme baptisé Protéger l’avenir.

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