Côte d’Ivoire : début des examens scolaires en zone rebelle

Publié le 28 février 2006 sur OSIBouaké.org

KORHOGO - Les examens scolaires qui n’ont pas été organisés depuis deux ans dans le nord et l’ouest de la Côte d’Ivoire, sous contrôle de la rébellion des Forces nouvelles, ont débuté lundi dans le calme, a appris l’AFP auprès de responsables locaux de l’Education nationale.

Selon plusieurs témoins joints lundi par l’AFP, les candidats, au nombre de 8.102 inscrits à l’examen du Baccalauréat (BAC) et 22.169 autres au Brevet d’études de premier cycle (BEPC), ont débuté les épreuves orales dans le nord et l’ouest du pays.

Lundi, un journaliste de l’AFP a constaté que le calme régnait dans les 20 centres d’examen ouverts à Korhogo (nord).

Plusieurs responsables régionaux de l’Education nationale contactés par téléphone ont indiqué que la même ambiance régnait dans d’autres localités du nord et de l’ouest du pays et aucun incident n’a été signalé.

Du fait de la guerre civile déclenchée en septembre 2002, les examens scolaires ne s’étaient pas tenus depuis deux ans dans les zones sous contrôle de la rébellion ivoirienne.

Le gouvernement ivoirien du président Laurent Gbagbo a toujours avancé "l’absence de sécurité" pour justifier le non déroulement des examens scolaires dans la moitié nord du pays, contrôlée par les Forces nouvelles (FN).

Ces derniers ont toujours réfuté cet argument, estimant plutôt que "c’est pour punir" les élèves et enseignants restés dans la zone sous leur contrôle que le pouvoir central d’Abidjan refusait d’organiser les examens.

La sécurité des examens est assurée par des éléments des Forces nouvelles (FN), la police de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), les troupes françaises de l’Opération Licorne. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU   (OCHA) joue quant à lui le rôle d’observateur.

"Vous voyez, le matériel est sur place. Les candidats sont venus nombreux, et tout se passe dans le calme", a déclaré à l’AFP Mme Mariam Touré, responsable de la direction régionale de l’éducation nationale (Dren) de Korhogo.

"Il y a un réel engouement pour ces épreuves. Tout se passe normalement", a affirmé de son côté par téléphone à l’AFP, Essy N’Dra, de la Dren de Odiennée (nord).

Mêmes échos à Bouaké (centre) et à Man (ouest), "malgré un retard dans le démarrage des examens", selon Guéi Tioulé Blaise de la Dren de Man, également contacté par téléphone.

Les examens oraux qui ont débuté lundi doivent s’achever le 1er mars et seront suivis du 2 au 5 mars des épreuves écrites.

Plusieurs élèves interrogés à Korhogo par l’AFP ont fait part de "leur joie" de pouvoir "enfin" réintégrer le système scolaire national.

"Depuis deux années scolaires, il n’y avait pas d’examens. Aujourd’hui, c’est un jour de délivrance pour moi", raconte Nadi, une candidate au baccalauréat.

Les examinateurs "ne nous brusquent pas. Ils sont très pédagogues, parce qu’ils savent que nous sommes quelque part des traumatisés de la guerre", estime sa soeur, qui passe le même examen.

(©AFP / 27 février 2006 15h54)

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