Le PAM suspend "jusqu’à nouvel ordre" ses opérations en Côte d’Ivoire

Publié le 26 janvier 2006 sur OSIBouaké.org

(©AFP / 25 janvier 2006 10h59) Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a suspendu "jusqu’à nouvel ordre" ses activités en Côte d’Ivoire, à la suite des violences contre l’Onu   et les agences humanitaires qui ont marqué la semaine dernière les manifestations des partisans du président Laurent Gbagbo.

"Après les manifestations et les violences dirigées contre les Nations unies, le PAM est dans l’obligation d’arrêter toutes ses opérations dans le pays", indique un communiqué de l’organisation onusienne.

Le PAM justifie notamment sa décision par "la nature des attaques, particulièrement violentes dans la région de Guiglo" (450 km à l’ouest d’Abidjan)".

La partie sud de la Côte d’Ivoire (sous contrôle gouvernemental) a connu de lundi à jeudi quatre jours de manifestations menées par quelques milliers de partisans du président Gbagbo qui protestaient contre la décision de la communauté internationale de ne pas prolonger le mandat de l’Assemblée ivoirienne, arrivé à expiration en décembre.

A Abidjan, les installations de l’Onu   ont été les principales cibles de ces manifestations, les pro-Gbagbo exigeant le départ des 7.000 Casques bleus et des 4.000 soldats français déployés dans le pays, qualifiés de "forces d’occupation".

A Guiglo, les affrontements avec le bataillon de Casques bleus bangladais basé sur place ont fait au moins cinq morts, obligeant les soldats onusiens à évacuer la ville et la localité voisine de Duékoué, en compagnie d’une vingtaine d’humanitaires expatriés.

Les locaux d’une dizaine d’organisations humanitaires internationales, dont six agences de l’ONU  , ont été saccagés, leurs stocks et équipements pillés ou brûlés.

"Pour le moment, il n’est pas possible pour notre personnel de revenir à Guiglo, c’est tout simplement trop dangereux", a expliqué le directeur du PAM en Côte d’Ivoire, Abdou Dieng, cité par le communiqué.

"Plus aucun humanitaire n’est présent sur place, où les besoins restent cependant énormes, avec près de 7.000 déplacés burkinabè et 6.000 réfugiés libériens", s’inquiète le PAM.

"Une reprise de nos opérations (dans l’ouest ivoirien) prendra du temps", poursuit le texte : "mobilisés par des appels diffusés sur la radio locale, les pillards ont vidé deux stocks du PAM, emportant 683 tonnes de nourriture, et saccagé les bureaux de l’agence, où tout a été volé, des ordinateurs jusqu’aux petits équipements électriques".

"Si tous les autres bureaux du PAM, à Abidjan et dans le reste du pays restent ouverts, le personnel n’est pas autorisé à se déplacer en dehors des principales agglomérations et les distributions alimentaires sont pour le moment suspendues", précise le texte.

Le PAM fournit en temps normal en Côte d’Ivoire de l’aide alimentaire pour près de 700.000 personnes sur une population évaluée à quelque 17 millions d’habitants, toujours selon le communiqué.

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