Afrique : les laboratoires refusent de donner une deuxième chance aux patients

Les nouveaux traitements contre le sida ne sont toujours pas disponibles en Afrique alors qu’il devient urgent que les patients du continent en bénéficient, selon MSF

Publié le 9 décembre 2005 sur OSIBouaké.org

ABUJA, 8 décembre 2005 (PLUSNEWS)

L’accès à des traitements abordables pour les personnes ayant besoin de molécules renforcées - soit entre 10 et 17 pour cent des patients déjà sous antirétroviraux (ARV  ) en Afrique - est d’autant plus compromis que l’Organisation mondiale du commerce a, cette semaine, décidé d’établir des procédures complexes d’exportation des traitements génériques sous brevet.

« Les patients dont les vies ont été sauvées grâce aux traitements de première ligne seront abandonnés dès lors qu’ils auront besoin de traitements de deuxième ligne. Nous avons absolument besoin de médicaments meilleur marché, produits par plus de compagnies », a expliqué le docteur Eric Goemaere, du programme MSF   en Afrique du sud, en marge de la Conférence sur le sida   et les infections sexuellement transmissibles en Afrique, Cisma.

Selon MSF  , la nouvelle formulation d’une combinaison moléculaire du laboratoire américain Abbott, appelée Kaletra, qui permettrait de sauver la vie de milliers de patients africains en échec thérapeutique sous ARV   de première génération, n’est toujours pas commercialisée sur le continent.

« Jusqu’à présent, Abbott n’a toujours pas communiqué de plans de commercialisation de ce nouveau médicament, que ce soit ici ou dans d’autres pays africains », a expliqué Philomena Orji, une pharmacienne du programme de prise en charge intégrée de MSF   au Nigeria. « Compte tenu du climat tropical et des coupures constantes d’électricité à Lagos (la capitale économique du géant africain), cette nouvelle formule serait pourtant extrêmement utile. »

« Le Kaletra serait certainement plus utile en Afrique qu’à New York, dans la mesure où il n’a pas besoin d’être conservé au froid, contrairement aux autres molécules, qui se présentent sous la forme de gélules qui fondent quand les températures dépassent 25 degrés », a renchéri le docteur Goemaere, qui a ajouté que le laboratoire Gilead avait également omis d’enregistrer le Tenofovir, une molécule avec moins d’effets secondaires, dans les pays africains qui en ont besoin.

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