Déclaration de PATAM contre l’abstinence et la fidélité comme premiers moyens de prévention du VIH

Après les organisations du Nord, voici celles du Sud qui dénoncent la dangerosité du PEPFAR

Publié le 1er décembre 2005 sur OSIBouaké.org

Sous la pression du programme américain PEPFAR   (President’s Emergency Plan For HIV/Aids Relief) certains pays africains ont peu à peu commencé à adopter une stratégie à travers laquelle est prônée « l’abstinence et la fidélité » comme seul moyen de prévention de l’épidémie du VIH  /SIDA   au détriment de la promotion universelle du préservatif qui reste à ce jour, le moyen de protection le plus efficace contre la transmission du VIH  .

C’est par exemple le cas en Ouganda, pays jusque là considéré comme modèle de la lutte contre le sida  , où les programmes publics de lutte contre le sida   ne procèdent plus à la promotion et à la distribution systématique de préservatifs dans les campagnes de prévention de masse. La responsabilité du gouvernement américain et de certaines organisations religieuses est mise en cause, l’administration Bush ayant ces cinq dernières années plus que doublé les subventions allant aux campagnes présentant l’abstinence comme la meilleure des protections contre le sida  . Le gouvernement américain aurait déjà consacré 8 millions de dollars à ce type de campagne en Ouganda et sur un besoin estimé de 120 à 150 millions de préservatifs, moins de 30 millions auraient été disponibles cette année.

Plus récemment un appel à projet de l’USAID   lancé le 5 octobre 2005 au Mozambique, qui vise à promouvoir « l’abstinence, la fidélité, des comportements sains et des nouvelles normes communautaires » stipule clairement que « les projets qui incluent la distribution et/ou la promotion de préservatifs, ou les programmes ABC ne pourront être pris en compte ».

Face à cette situation, nous, activistes et associations de lutte contre le sida   dénonçons l’idéologie qui régit le programme de Washington contre le sida   (PEPFAR  ) et qui est imposée à nos pays.

Au lieu de contribuer positivement à la lutte contre le SIDA   dans nospays, ce programme engendrera de graves préjudices et causera sans aucun doute un grand nombre d’infections qui n’auraient jamais eu lieu autrement. Les personnes infectées - considérées comme coupables de comportements malsains - seront plus que jamais discriminées, et l’usage du préservatif deviendra signe d’immoralité.

Nous, activistes et associations, réaffirmons notre attachement, à la promotion de l’éducation sexuelle, des préservatifs masculins et féminins, seuls moyens efficaces jusqu’à aujourd’hui de prévention de la transmission du VIH  .

Nous nous engageons, dans nos pays respectifs, à ne pas collaborer à des programmes prônant l’abstinence ou la fidélité comme seuls moyens de prévention, quels que soient la cible et le contexte de nos interventions et de poursuivre nos efforts dans le sens de la promotion systématique du préservatif au sein de nos communautés.

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