Présidentielle en RDC : Tshisekedi conteste la victoire de Kabila

Publié le 10 décembre 2011 sur OSIBouaké.org

LeMonde.fr avec AFP | 03.12.11 |

L'opposant Etienne Tshisekedi à Kinshasa, le 5 septembre 2011. AFP/JUNIOR KANNAH

L’opposant Etienne Tshisekedi à Kinshasa, le 5 septembre 2011.

Le principal candidat de l’opposition à la présidence de République démocratique du Congo, Etienne Tshisekedi, a contesté samedi 3 décembre les premiers résultats partiels donnés la veille par la Commission électorale (Céni) et "mis en garde" le président sortant Joseph Kabila.

Avec quatre jours d’avance sur le calendrier initialement prévu, le président de la commission électorale, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, a donné samedi des résultats très partiels sur 33,3 % des quelque 64 000 bureaux ouverts dans le pays pour les élections présidentielle et législatives. Selon ce décompte partiel, MM. Kabila et Tshisekedi confirment leur avance sur les neuf autres candidats à la présidentielle du 28 novembre avec respectivement 3 275 125 voix (51 %) et 2 233 447 voix (34 %).

Le président Kabila est en tête dans six provinces (Bandundu, Katanga, Maniema, Province orientale, Nord et Sud Kivu) et M. Tshisekedi dans les 5 autres (Bas Congo, Equateur, Kasaï Occidental et Oriental, et Kinshasa). Toutefois, le taux de bureaux de vote dont les résultats ont été compilés diffère selon les provinces.

"DES ACTES SUICIDAIRES"

"Non seulement l’UDPS rejette ces résultats, mais met en garde M. Ngoy Mulunda et Kabila pour qu’ils respectent la volonté du peuple congolais dans la publication des résultats" qui suivront, a déclaré à son domicile Etienne Tshisekedi. "Dans le cas contraire, [Mulunda et Kabila] risquent de commettre des actes suicidaires", a averti le dirigeant de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), sous les applaudissements de cadres et militants de son parti.

Tout en félicitant "chaleureusement le peuple congolais pour avoir montré que cette fois-ci il est responsable de se prendre en charge et de prendre en charge l’avenir du Congo", M. Tshisekedi, 78 ans, a appelé les Congolais à "rester vigilants". Il a annoncé qu’"en cas de besoin" il lancera un "mot d’ordre", sans toutefois donner davantage de précisions.

Dans la soirée, les principales formations politiques congolaises se sont jointes à M. Tshisekedi pour contester ces premiers résultats. Dans un communiqué conjoint, l’opposition invoque des irrégularités et estime que la commission électorale "préparait psychologiquement la population à la fraude". "En conséquence de quoi, nous rejetons ces résultats partiels et les considérons comme nuls et non avenus", a déclaré l’opposition dans un communiqué lu par Vital Kamerhe.

Encadré : Après le rapport de HRW, le gouvernement demande une enquête

Le gouvernement de République démocratique du Congo a saisi la justice militaire pour qu’elle ouvre une enquête et porte plainte contre X à la suite des accusations de l’ONG Human Rights Watch (HRW) sur la mort d’au moins 18 civils tués par les forces de l’ordre du 26 au 28 novembre, a annoncé samedi son porte-parole et ministre de la communication, M. Mende.

Selon HRW, au moins 18 civils ont été tués et une centaine grièvement blessés principalement par les forces de sécurité entre le 26 et le 28 novembre, soit entre le dernier jour de la campagne électorale et celui du vote pour la présidentielle et les législatives.

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