Les guérisseurs ouest africains créent une charte contre les charlatans

Publié le 5 mai 2010 sur OSIBouaké.org

Nettali.net - 5 mai 2010 - Les tradipraticiens de la sous-région sont décidés à barrer la route aux marchands d’illusion qui prétendent guérir le Sida  . A cet effet, l’Ong Gestu (qui regroupe les tradipraticiens sénégalais) en collaboration avec Osiwa, a lancé ce mardi 5 mai à Dakar la charte ouest africaine de médecine traditionnelle sur le Vih  /Sida  .

Cette charte va réglementer le secteur de la médecine tradionnelle surtout l’implication de celle-ci dans la lutte contre le Sida  . Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (Oms  ), 85% de la population africaine a recours à la médecine traditionnelle, quelle que soit la maladie. Cependant, nombre de patients tombent sur des marchands d’illusions qui prétendent guérir toutes les pathologies et même le Sida   dont la médecine n’a pas encore trouvé de vaccin.

Justement, c’est pour « anéantir » les actions novices de ces derniers que l’Ong Osiwa a décidé d’appuyer les « véritables » tradipraticiens de l’Afrique de l’Ouest par la création d’une charte. Ainsi, les signataires de cette charte, explique Ibrahima Dieng, membre du comité scientifique de l’Ong Gestü, prendront l’engagement premier de déclarer qu’ils ne peuvent pas guérir le Sida  . D’après toujours M. Dieng, les tradipraticiens devront aussi promouvoir une prise en charge globale, ( médicale, psychologique et nutritionnelle) du Vih  /Sida  

Cette charte sur le Vih  /Sida   est également un instrument de promotion du dépistage du Sida  . « Ce n’est pas avec des cauris qu’on peut découvrir le virus qui est dans le sang », a laissé entendre Mamadou Bâ. En effet, pour le président de l’Ong Gestu, par ailleurs président du réseau des tradipraticiens de la sous région, ces collègues devraient pousser les malades à faire le dépistage dans la mesure où il existe des confusions entre le Sida   et les Ist.

« Ils doivent faire le discernement entre le Vih  /Sida   et les autres infections « , ajoute M. Bâ. Ainsi, il invite ses collègues à orienter les patients dans les structures modernes après diagnostic. » Il faut que nous soyons honnêtes, car il n’existe pas de remède contre le Sida   pour le moment", assène le tradipraticien.

Saluant la création de cette charte, Aliou Aw du Bureau médecine traditionnelle du ministère de la Santé, a souligné que l’implication de la médecine traditionnelle dans la lutte contre le Vih  /Sida   est une réponse communautaire. « On ne peut pas laisser en rade les tradipraticiens, sinon nous allons vers un échec », affirme M. Aw.

  • Fatou Sy - Nettali.net

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