Le manque d’hygiène dans les injections peut être fatal

Les drogues injectables sont l’un des principaux facteurs de transmission du VIH

Publié le 20 juillet 2009 sur OSIBouaké.org

Nairobi, 20 juillet 2009 (PlusNews) - Les injections et les seringues ne sont toujours pas utilisées convenablement dans les centres de santé africains. Des millions de patients sont ainsi exposés aux maladies infectieuses telles que le VIH   et l’hépatite C, ont averti des spécialistes de la santé lors de la Conférence africaine sur la santé, à Nairobi, la capitale kényane.

« Les injections sont utilisées à mauvais escient par des charlatans et même par des professionnels qui s’en servent pour soutirer de l’argent à des patients, notamment dans les pays pauvres où la seringue est perçue comme un symbole de guérison. Dans un tel contexte de recours excessif aux injections, il est nécessaire de mettre en place des mesures de sécurité », a dit Susan Agunda, directrice adjointe des soins infirmiers du ministère kényan de la Santé.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), 16 milliards d’injections sont pratiquées chaque année - dont 90 pour cent pour des soins curatifs - rien que dans les pays en développement. La moitié de ces injections sont à risque.

Il est inquiétant de constater qu’environ 50 pour cent des seringues employées en Afrique sont réutilisées. Mme Agunda a appelé à une formation adéquate des professionnels de la santé à la manipulation des aiguilles et des autres équipements d’injection. « Fournir des instruments d’injection sans expliquer au personnel de santé comment les utiliser et s’en débarrasser convenablement ne suffit pas », a-t-elle remarqué.

« Dans un tel contexte de recours excessif aux injections, il est nécessaire de mettre en place des mesures de sécurité » « La plupart des professionnels de la santé continuent de réutiliser les aiguilles, ce qui est très dangereux et entraîne de nombreuses blessures accidentelles, exposant le personnel de santé à des risques d’infection, notamment au VIH  /SIDA   ».

Les participants à la conférence ont appelé les gouvernements africains à mettre en place des directives concernant l’utilisation des injections et des seringues. Le manque de personnel a également été cité comme une cause possible d’injections à risque dans les pays pauvres.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS  ) estime qu’environ cinq pour cent des nouvelles infections au VIH   pourraient être dues à la réutilisation des seringues et indique que 58 pour cent des professionnels de la santé signalent des blessures dues à une piqûre ou une écorchure par une aiguille infectée.

Selon une étude menée par l’université de Nairobi sur la sécurité des injections au Kenya, 61 pour cent des infirmières travaillant dans les centres de soins qui ont participé à l’enquête déclaraient avoir été blessées par une piqûre de seringue sur une période de trois mois.

Il s’est avéré que des seringues utilisées par des patients diabétiques pour leurs injections d’insuline finissaient dans la rue et étaient récupérées par des utilisateurs de drogues injectables, un facteur majeur de nouvelles infections au VIH  . Mme Agunda a averti que des charlatans opérant dans les zones rurales et dans les bidonvilles mettaient en danger la vie des habitants en réutilisant des seringues ou en les éliminant de façon inappropriée.

« Pour réduire leurs dépenses, [ils] peuvent avoir recours à la réutilisation de seringues et d’aiguilles et infecter un grand nombre de personnes. Les gouvernements africains doivent mettre en place un système de surveillance adéquat afin de mettre un terme à ces pratiques ».

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