Sida : Mieux protéger les enfants
Publié le 11 février 2009 sur OSIBouaké.org
communiqué de presse de la JLICA, 10 février 2009
Malgré de nombreux programmes de financement, des millions d’enfants et de famille sont toujours durement touchés par le sida dans les pays pauvres. Publié par l’Initiative conjointe de recherche sur les enfants et le VIH (JLICA), le rapport "Des vérités qui dérangent : enfants, sida et pauvreté" préconise prioritairement de s’attaquer à la pauvreté des familles et à l’inégalité entre les hommes et les femmes.
La JLICA, alliance de chercheurs, de praticiens, de décideurs, d’activistes et de personnes vivant avec le VIH , a effectué deux années de travaux de recherche et d’analyse de politiques, de programmes et de financements liés au sida et s’est interrogée sur leur efficacité à répondre aux besoins des enfants. Premier constat : les programmes de prévention et de traitement du sida ont déclenché une révolution dans les soins de santé des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Mais les autres constats de ce groupe d’experts portant sur le financement et les conditions sociales sont nettement plus négatifs :
De plus, "nous avons constaté que les données relatives aux enfants et au VIH /sida sont médiocres et que celles qui sont disponibles ne sont pas toujours utilisées", selon Agnès Binagwaho, Secrétaire permanente au Ministère de la Santé de la République du Rwanda et Coprésidente de la JLICA. Elle ajoute que "nombre d’efforts bien intentionnés méconnaissent les réalités fondamentales dont il faut tenir compte dans la mise au point d’une riposte efficace", concluant que "si nous ne regardons pas cette vérité en face, les programmes de grande envergure mis en oeuvre dans les pays les plus touchés par le sida seront voués à l’échec".
Il y a par exemple des idées reçues sur le sida qu’il faut corriger : 88 % des enfants considérés comme orphelins ont encore un de leurs parents, même s’ils ne peuvent pas vraiment survenir à leurs besoins ; la focalisation des aides sur les enfants orphelins risque de conduire à une stigmatisation, alors que plus de 60 % des enfants d’Afrique subsaharienne vivent dans le dénuement. Le rapport préconise donc de mettre en oeuvre des politiques et programmes "attentifs" au sida et non "circonscrits" au sida .
D’une manière plus générale, il faut donc que les gouvernements, les services sociaux et économiques mettent les familles au coeur de la riposte contre le sida en soutenant les enfants dans leur famille et par le biais de leur famille. Il est également capital d’enclencher des actions qui permettront de renforcer les droits et possibilités des femmes (sécurité physique, éducation, indépendance économique, lutte contre la vulnérabilité sexuelle vis-à-vis des hommes).
En conclusion, Geoff Foster, fondateur du Family AIDS Caring Trust (Zimbabwe) et Coprésident du groupe de recherche de la JLICA sur l’action communautaire, appelle les gouvernements à agir en "resserrant la coordination entre les plans nationaux et locaux et en améliorant la responsabilisation mutuelle", avec une "plus grande participation des collectivités locales au développement, à la mise en oeuvre et à l’évaluation des programmes".
Source : communiqué de presse de la JLICA, 10 février 2009