Le pied de nez de Joseph Kabila à François Hollande
Publié le 15 septembre 2012 sur OSIBouaké.org
ACAT France - Communiqué de presse - Paris, le 13 septembre 2012.
En affirmant qu’il se rendrait au sommet de l’OIF du 12 au 14 octobre, le président français a offert à son homologue Joseph Kabila le chèque en blanc dont il rêvait. Les autorités congolaises n’ont désormais plus aucune raison de faire des gestes en matière de droits de l’homme... Dernière preuve en date : le report du procès en appel des assassins du militant Floribert Chebeya.
« Comme nous le craignions, s’alarme Clément Boursin, de l’ACAT-France, M. Kabila a compris à sa manière le message de M. Hollande… L’enterrement des « gestes » demandées au préalable par la France ne fait que commencer. Les principes démocratiques de l’organisation francophone continuent à être allégrement bafoués ! »
La France souhaitait un « procès Chebeya » crédible. L’audience du procès en appel des policiers accusés de l’assassinat en 2010 du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya, prévue initialement le 11 septembre, a été reportée après la tenue du sommet. La Haute cour militaire devait en effet annoncer si elle autorisait la comparution du général John Numbi, chef de la police suspendu de ses fonctions et considéré par les parties civiles comme le suspect numéro un dans cette affaire. John Numbi, proche de Joseph Kabila, serait-il intouchable ?
D’autres dossiers importants sont actuellement bloqués par les autorités congolaises :
« Dans ces conditions, s’interroge Clément Boursin, le président français pourra-t-il sérieusement, en regardant droit devant lui, réaffirmer lors de l’ouverture du sommet l’attachement de la France aux idéaux de démocratie et de bonne gouvernance ? Nous lui souhaitons en tout cas du courage pour trouver les mots justes ! »
Contact : Clément Boursin, responsable du programme Afrique à l’ACAT-France : clement.boursin@acafrance.fr / +33 1 40 40 02 11