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Les filles scolarisées sont mieux protégées contre le VIH/SIDA

Une des conclusions du rapport de l’Unicef , " Progrès pour les enfants"


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies] © IRIN, DAKAR, 19 avril 2005 (PLUSNEWS)

Une fois scolarisées, les filles ont plus de chances d’échapper au VIH  /SIDA  

Les conflits et la pauvreté en Afrique de l’Ouest et centrale éloignent les filles de l’école alors que la scolarisation peut les protéger du risque d’infection au VIH  /SIDA  , selon le dernier rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).

Selon ce rapport intitulé "Progrès pour les enfants" et consacré à la parité des sexes dans l’enseignement primaire, "la prévalence du VIH  /SIDA  , les conflits civils, le travail des enfants, la traite des enfants et les catastrophes naturelles ont tous un impact manifeste sur l’accès à l’enseignement et ils touchent principalement les pays qui ne disposent que de médiocres infrastructures scolaires".

C’est en Afrique de l’Ouest et centrale que "les obstacles à la réalisation d’ici à 2015 de l’objectif du millénaire pour le développement (OMD  ) relatif à l’éducation primaire pour tous sont les plus redoutables", a noté le rapport, qui précise qu’au Burkina Faso, en République démocratique du Congo et au Niger, moins de deux enfants sur cinq bénéficient de cette éducation.

"Cette région a également été touchée de façon disproportionnée par les situations d’urgence, d’importants conflits armés ayant eu lieu entre 1990 et 2003 au Congo, en République démocratique du Congo, au Libéria et en Sierra Leone", a rappelé l’Unicef. "La guerre a infligé d’inestimables dégâts aux perspectives d’éducation des enfants de ces pays".

De plus, les disparités entre les sexes en Afrique de l’Ouest et centrale sont particulièrement marquées, puisqu’en moyenne 90 filles sont scolarisés pour 100 garçons, selon les projections de l’Unicef, qui note également que les pays de la région dans lesquels les filles sont le plus défavorisées en matière d’éducation sont le Tchad (69 filles pour 100 garçons) et le Niger (67 filles).

Or non seulement les obstacles à la scolarisation des filles dans les pays en développement les privent de toute possibilité d’avenir, mais ils ont des effets négatifs sur leur santé et leur survie, s’est inquiété l’Unicef.

"L’éducation, c’est plus que l’apprentissage", a souligné Carol Bellamy, directrice générale de l’Unicef, à l’occasion de la publication du rapport. "Dans de nombreux pays, c’est une véritable bouée de sauvetage, en particulier pour les filles. Une fille non scolarisée courra plus le risque de devenir la proie du VIH  /SIDA   et aura plus de mal à garder sa famille en bonne santé, par exemple".

La pauvreté représente un obstacle fondamental à l’amélioration de l’accès à l’instruction, a rappelé l’Unicef dans un communiqué présentant le rapport. Le niveau d’instruction de la mère représente aussi un facteur important dans les chances de scolarisation d’un enfant.

En Guinée, les réfugiées qui ont fui la guerre du Liberia tentent de poursuivre leur scolarité

Dans les pays en développement, quelque 75 pour cent des enfants ayant abandonné l’école primaire viennent d’un foyer où la mère n’a jamais fréquenté l’école, a indiqué le communiqué. "Cette proportion varie de façon spectaculaire d’une région à l’autre, de 28 pour cent pour la région Asie de l’Est/Pacifique à 80 pour cent en Afrique de l’Ouest et centrale, en Asie du Sud et en Afrique du Nord/Moyen Orient".

Ces trois régions n’atteindront pas les objectifs de la parité garçon-fille à l’école en 2005, selon le rapport.

"L’éducation sauve des vies, des adolescents qu’elle protège contre le VIH  /SIDA   aux nourrissons qui sont sauvés par les connaissances de leur mère en matière de santé et de nutrition", a insisté Bellamy. "Et elle transforme des vies, des enfants réfugiés à qui elle procure un sentiment de stabilité, même dans un camp et en situation d’urgence".

Des signes d’espoir

En dépit d’inquiétudes persistantes en ce qui concerne certains pays, des progrès ont pourtant été réalisés en matière de scolarisation des enfants à l’école primaire, s’est félicité l’Unicef.

"Le rapport montre que notre stratégie, qui consiste à scolariser un nombre croissant de filles, a pour résultat d’augmenter les taux de fréquentation à l’école primaire pour les enfants des deux sexes", a ajouté Bellamy dans le communiqué. "Mais il est tout aussi évident qu’il va falloir faire un bond prodigieux à la fois pour supprimer les obstacles auxquels se heurte la scolarisation des filles et pour rendre l’école accessible à tous les enfants".

En Afrique de l’Ouest et centrale, seuls cinq pays, le Cameroun, le Gabon, le Ghana, la Mauritanie et Sao Tomé-et-Principe sont bien partis pour atteindre l’objectif de la parité des sexes en 2005, a estimé le rapport. Il note que les opérations de scolarisation des enfants menées en République centrafricaine, au Congo, en Côte d’Ivoire et au Libéria figuraient parmi les signes les plus importants de progrès.

L’éducation pour tous représente un lourd fardeau pour des pays aux ressources très limitées, a reconnu l’Unicef, qui invite la communauté internationale à "accroître considérablement son aide en matière d’éducation".

Selon les Nations Unies, il faudrait 5,6 milliards de dollars supplémentaires chaque année pour parvenir à l’éducation primaire universelle en 2015.

"L’objectif d’une éducation primaire universelle offrant des chances égales aux filles et aux garçons est parfaitement réaliste", a affirmé Bellamy. "Il est dans nos moyens, il est réalisable, et ce qui compte par dessus tout, c’est le droit inaliénable de nos enfants."

Les seuls pays de l’Afrique de l’Ouest et centrale qui sont actuellement proches de la scolarisation universelle dans le primaire font partie des moins peuplés, le Cap-Vert et Sao Tomé et Principe, selon le rapport.


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Publié sur OSI Bouaké le mardi 17 mai 2005

 

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