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Sida : l’ANRS veut élargir la réduction des risques pour les toxicomanes



AFP - Paris - 15 juillet 2010 - L’agence nationale de recherche sur le sida   (ANRS) estime que la politique française de réduction des risques pour les toxicomanes, qui s’appuie sur l’échange de seringues et l’offre de méthadone, porte ses fruits mais qu’il faut "de nouvelles stratégies".

A la veille de l’ouverture de la 18e conférence internationale sur le sida  , dimanche à Vienne, l’ANRS rappelle que la réduction des risques chez les usagers de drogues par voie intraveineuse (UDVI), qui sera "au coeur" de la Conférence, a débuté en France en 1987 avec la libéralisation de la vente des seringues dans les pharmacies puis, au milieu des années 90, la mise en place de programmes d’échanges de seringues.

Parallèlement, "les traitements de substitution aux opiacés ont été autorisés à la prescription", rappelle l’agence dans un communiqué.

Deux études ont ainsi fait apparaître une forte baisse de la prévalence de l’infection chez les UDVI, de 40 à 11%, et un meilleur suivi des traitements anti-VIH   chez les usagers de drogues suivant des traitements de substitution aux opiacés.

Cependant le risque d’infection reste "20 fois plus élevé chez les UDVI que dans la population hétérosexuelle" non consommatrice, note l’ANRS. Une enquête montre que 13% des sujets déclarent avoir partagé leurs seringues, 38% leur matériel et 81% leur pipe parmi les usagers de crack.

En outre, selon une étude, des groupes échappent aux stratégies de réduction des risques -les personnes en situation de précarité, les femmes, les jeunes consommateurs, les usagers de crack, les détenus-.

Enfin, si la transmission du VIH   baisse, la prévalence de l’infection au virus de l’hépatite C reste stable, autour de 60% chez les UDVI.

"De nouvelles stratégies d’intervention sont indispensables pour parvenir à une diminution des pratiques à risque parmi les populations aujourd’hui les plus exposées", estime France Lert, de l’Inserm.

Parmi les pistes avancées : le "recours aux pairs" pour permettre l’adoption de "nouveaux comportements", la distribution de pipes à crack en pyrex, moins risquées, un état des lieux des outils de réduction des risques disponibles en milieu carcéral, un élargissement de l’accès à la méthadone en médecine de ville.


Publié sur OSI Bouaké le jeudi 15 juillet 2010

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