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RDC : le HCR soutient la lutte contre le VIH/Sida auprès des déplacés


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ONU   - 14 juillet 2010 – La République démocratique du Congo (RDC) compte aujourd’hui plus de 1,8 million de déplacées internes, dont 250.000 dans la région de Dungu, à l’Est du pays, non loin des frontières avec l’Ouganda, le Soudan et la République centrafricaine. Dans cette région isolée où sévit une rébellion réputée pour ses exactions contre les civils -l’Armée de résistance du Seigneur (LRA)

  • le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) soutient un programme destiné à offrir aux déplacés prévention et traitements du VIH  /Sida  .

A 35 ans, Joséphine est l’une des 250.000 personnes déracinées de force dans cette région en proie au chaos. Elle vit aujourd’hui dans le camp de Li-Nakofu, après avoir fuit deux attaques de la LRA, d’abord contre son village, ensuite contres les installations où s’étaient réfugiées les habitants. Pendant ces attaques, deux de ses filles, âgées de 9 et 11 ans, ont été kidnappées, avant d’être finalement relâchées.

Dans cette région de l’est de la RDC, pas un jour ne se passe sans que des personnes soient touchées directement ou aient vent d’attaques menées par la LRA. Même après avoir quitté leur maison pour trouver la sécurité, les personnes déplacées continuent de souffrir, souvent victimes de violences sexuelles, d’extorsions ou de la séparation de leur famille. Les rares infrastructures en place pour leur venir en aide sont souvent détruites par les miliciens de la LRA, qui cherchent à terroriser la population en visant souvent les centres de santé et les écoles.

Dans de telles conditions, la prévention et la lutte contre le VIH  /Sida   est encore plus délicate à mettre en place. C’est pour cette raison, que le HCR a mis en place depuis l’année dernière un programme de prévention contre le virus intégrant cette dimension, en proposant des services de santé adaptés aux besoins des populations déplacées.

Le programme s’attache à promouvoir l’usage du préservatif, les techniques de transfusion de sang non contaminé, le traitement des maladies sexuellement transmissibles et la prévention de la transmission du VIH  /Sida   de la mère aux enfants. Il propose également un dépistage volontaire, un soutien psychologique et des traitements immédiats pour les victimes de violences sexuelles.

« Ce n’est pas la peine d’avoir un programme de lutte contre l’infection s’il n’intègre pas une prévention, de surcroît adaptée aux multiples problèmes existants », explique le Docteur Mukuna Ghislain, le Coordonnateur du projet mené en partenariat par l’Organisation non gouvernementale Oxfam Québec et le HCR.

A Dungu, l’hôpital est le seul endroit où peut s’effectuer dans de bonnes conditions le dépistage du VIH  /Sida  . Selon le directeur de l’établissement, le docteur Benjamin Manano, 65% des personnes hospitalisées et infectées par le VIH   sont des femmes.

« Avant la mise en œuvre de ce projet, les soins étaient limités pour les personnes souffrant de maladies sexuellement transmissibles. Désormais, non seulement les soins de santé existent, mais les techniciens et les personnels de santé ont également suivi des formations », souligne-t-il, avant d’ajouter que le programme donne déjà des résultats prometteurs.

La mise en œuvre du programme rencontre toutefois encore des difficultés. L’accès aux bénéficiaires, qui sont souvent des déplacées ou des personnes ayant pris l’habitude de se cacher dans ces régions très isolées et peu sûres, est l’obstacle majeure pour le HCR et ses partenaires.

Autre problème, le prix de la consultation. Une visite à l’hôpital de Dungu coûte un dollar, une consultation avec une infirmière cinquante cents, des tarifs déjà très élevé pour ces populations déplacées, parmi les plus vulnérables au monde.


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 16 juillet 2010

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