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Manifestations contre un barrage éthiopien au Kenya



3 février 2010 Survival International

Des manifestants se sont rassemblés dans quatre villes du Kenya contre la construction d’un barrage controversé qui menace la survie d’une centaine de milliers d’autochtones dans la vallée inférieure de l’Omo et autour du lac Turkana au Kenya.

Plusieurs peuples indigènes dépendent étroitement de la rivière de l’Omo en Ethiopie ; ils cultivent la terre sur les plaines fertiles d’un environnement souvent hostile. La rivière est la source la plus importante du célèbre lac Turkana, le plus salé de tous les grands lacs africains, essentiel à la survie de beaucoup de peuples indigènes kenyans. La vallée inférieure de l’Omo et le lac Turkana ont tous deux été classés par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, comme ayant une ‘valeur universelle exceptionnelle’.

A Nairobi, les amis du lac Turkana (Friends of Lake Turkana – FoLT) qui ont organisé ces manifestations simultanées, ont dû tenir une conférence de presse en raison de l’interdiction de rassemblements publics dans la capitale.

Un représentant de FoLT a déclaré : ‘Alertés par les recherches et les conseils de spécialistes de l’environnement, notre inquiétude porte sur l’effet catastrophique du remblaiement de ce barrage durant deux ans et sur la réduction du volume d’eau déversé dans le lac Turkana nécessaire au maintien de l’équilibre écologique’.

En Ethiopie, il est plus difficile d’organiser des manifestations contre ce projet, le gouvernement ayant adopté une loi destinée à empêcher les organisations locales de militer pour les droits de l’homme, la démocratie, la justice et les questions de droit. La plupart des gens n’ont aucune connaissance du barrage et de ses impacts.

La compagnie italienne Salini Construttori a déjà achevé un tiers du barrage nommé Gibe III. Le gouvernement italien et plusieurs banques internationales envisagent également de financer le projet.

Cependant, des experts indépendants affirment que le barrage perturbera la crue saisonnière de la vallée inférieure de l’Omo, anéantissant les forêts autour de la rivière et empêchant les peuples indigènes de la vallée de cultiver la terre.

Plusieurs ONG ont formulé des requêtes auprès de la Banque africaine de développement, l’exhortant à ne pas financer le barrage.

Le volume d’eau s’écoulant dans le lac Turkana sera considérablement réduit. Les peuples indigènes dont les Turkana, les Dassanech, les Rendille et les Samburu dépendent du bétail qu’ils font paître sur les rives, de l’agriculture et de la pêche dans le lac.

Survival appelle le gouvernement éthiopien à geler le projet du barrage tant qu’une étude d’impact socio-environnemental indépendante n’aura pas été menée et que les peuples indigènes n’auront pas été consultés.


Publié sur OSI Bouaké le mardi 9 février 2010

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