« Les séropositifs peuvent être des moteurs de la société. »

VALERIE MABA, présidente du RENAPC (réseau national des positifs du Congo) et de l’AJPC (association des jeunes positifs du Congo).

Valérie Maba : « Notre réseau regroupe 12 associations de séropositifs du Congo. Notre mission, c’est de faire du plaidoyer pour obtenir l’accès universel aux soins. Aujourd’hui, on a la gratuité des anti-rétroviraux mais c’est tout. Pour éliminer la peur autour du VIH  , il faut une bonne couverture sociale, ne pas craindre par exemple d’être rejeté et abandonné par sa famille et sa communauté. Il nous faut la gratuité des soins, des examens biologiques et du suivi, une prise en charge nutritionnelle des plus démunis,et une fois la forme revenue, des systèmes de réinsertion sociale pour créer des activités génératrices de revenus. A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA  , le 1er décembre 2007, nous avons remis un document au premier ministre dans lequel nous demandons une formation du personnel de santé, l’amélioration des plateaux techniques, en particulier pour la réalisation des examens biologiques, et une prise en charge psychosociale. Nous sommes sur le terrain. Nous vivons la maladie. C’est nous qui souffrons, alors on veut du concret, pas de la politique. Nous souhaitons que les séropositifs soient représentés au plus haut niveau pour faire avancer les choses. Oui, les séropositifs peuvent être des moteurs de la société, parce que ce sont des personnes qui se doivent de protéger les autres, les mieux placées pour changer les comportements. Si on accepte de vivre à visage découvert, c’est pour conscientiser. Personnellement, je suis sortie de l’anonymat depuis longtemps. Mon mariage a été médiatisé au Congo comme le premier entre deux séropositifs. Je n’ai pas d’enfant, mais j’en veux au moins un. »