OSI Bouaké - Les associations peuvent désormais réaliser des tests de dépistage rapide du VIH Accueil >>  VIH/Sida

Les associations peuvent désormais réaliser des tests de dépistage rapide du VIH



LeMonde.fr avec AFP | 01.12.10

A partir de ce mercredi 1er décembre, les centres associatifs spécialisés vont pouvoir réaliser des tests de dépistage rapide du virus du sida  . Le test rapide d’orientation diagnostique (TROD) permet d’obtenir un diagnostic de séropositivité en trente minutes après prélèvement d’une simple goutte de sang au bout du doigt. Il fonctionne "comme un test de grossesse", explique le docteur Jeanine Rochefort, responsable du Centre d’accueil, de soins et d’orientation de Médecins du monde (MDM) à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : "Un point bleu sur le disque blanc sur lequel a été versé le sang et le réactif, c’est négatif ; deux, c’est positif."

Pour les centres d’accueil, ces tests vont permettre d’éviter les "perdus de vue", ces patients qui étaient orientés vers des centres de dépistage anonymes et gratuits ou des laboratoires partenaires, et qui disparaissaient. "Certains patients nous disent que s’ils devaient attendre une semaine les résultats, ils n’auraient pas la force de se faire dépister", poursuit le docteur Rochefort, même si tout test positif doit être confirmé et nécessite "évidemment un accompagnement".

Les patients du centre MDM de Saint-Denis, à "99,7 % des étrangers en situation irrégulière", se présentent "pour une ouverture de droits sociaux ou un accompagnement social, pour un rhume ou un cancer, mais jamais pour se faire dépister", résume Jeanine Rochefort. Ces patients, qui viennent en moyenne 1,5 fois et pour lesquels il ne faut pas "rater une occasion de dépistage", bénéficient d’un "entretien global qui aborde les vaccinations, les consommations et addictions (tabac, alcool, drogues), et on leur demande s’ils ont eu l’occasion de se faire dépister", détaille Catherine Bouviala, coordinatrice des actions de prévention. Le sujet n’est jamais abordé de but en blanc, surtout avec les populations chez qui la sexualité est taboue : "Parler des autres modes de contamination, comme la voie sanguine, permet d’y venir et aussi de parler des hépatites B et C", poursuit Catherine Bouviala. En France, sur 150 000 personnes séropositives, un tiers l’ignorent, tandis que sur 500 000 personnes porteuses du VHB ou du VHC, respectivement 43 % et 55 % ne le savent pas.

PLAN SIDA   2010-1014

L’arrêté élargissant les conditions de recours aux TROD a été publié le 17 novembre au Journal officiel. Les précédentes règles permettaient le recours à ces tests dans des "situations d’urgence", à savoir en cas d’accident d’exposition au sang, d’exposition sexuelle récente, au cours d’un accouchement et en en cas d’urgence diagnostique. Le nouvel arrêté étend le champ des personnes habilitées à réaliser ces tests, qui pourront être réalisés, en plus des médecins de ville et des personnels des établissements de santé, par "un médecin, un biologiste médical, une sage-femme ou un infirmier intervenant dans une structure de prévention ou une structure associative" dûment habilitée.

Le champ est enfin élargi à tout salarié ou bénévole "non professionnel de santé, intervenant dans une structure de prévention ou une structure associative" habilitée, à condition qu’il ait préalablement suivi une formation spécifique. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre du plan de lutte contre le sida   2010-2014, qui vise à renforcer le dépistage.


VOIR EN LIGNE : Le Monde
Publié sur OSI Bouaké le dimanche 5 décembre 2010

LES BREVES
DE CETTE RUBRIQUE