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Le nombre d’orphelins du sida en Afrique du Sud en augmentation constante



Johannesburg - Alors que la propagation du sida   en Afrique du Sud semble marquer le pas, le nombre d’orphelins du sida   ne cesse d’augmenter et atteignait l’année dernière 1,5 million d’enfants en raison, selon des associations, du retard pris dans la lutte contre la pandémie.

"On estime que d’ici 2015 environ 5,7 millions d’enfants en Afrique du Sud (soit 32% d’entre eux) auront perdu un ou leurs deux parents à cause du sida  ", souligne Gail Eddy, chercheur à l’Institut des relations entre les races.

Ce chiffre représente exactement le nombre total de personnes infectées aujourd’hui au sein de la première économie du continent africain, pays comptant le plus grand nombre de séropositifs au monde.

La pandémie, qui a fait 14 millions d’orphelins en Afrique subsaharienne, touche directement les enfants et nombre d’entre eux assument des responsabilités d’adultes, les plus âgés prenant soin des plus jeunes après la mort des parents.

"Entre 2002 et 2007, le nombre d’orphelins ayant perdu leurs deux parents est passé de 352.000 à 701.000", développe le chercheur.

Le gouvernement et les organisations de lutte contre le sida   mettent en cause la politique du président Thabo Mbeki (1999-2008) qui a longtemps refusé de mettre en place des programmes de lutte contre le sida  .

Sa ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, avait gagné en 2006 le sobriquet de "docteur Betterave" en prônant une alimentation riche en fruits et légumes plutôt que l’usage de médicaments antirétroviraux (ARV  ).

Selon une étude de l’université de Harvard, l’incapacité des autorités à fournir des traitements entre 2000 et 2005 a causé la mort de 365.000 personnes.

"On a perdu du temps", regrette Gail Johnson, qui a fondé un foyer d’accueil pour mères séropositives et leurs enfants à Johannesburg, appelé Nkosi’s Haven. Au lieu de chercher conseil auprès d’autres pays et demander de l’aide "nous n’avons rien fait", poursuit-il.

Son fils adoptif, déjà fragilisé par la maladie, avait ému le monde entier en 2000 quand il avait appelé le gouvernement à fournir des traitements aux malades, en particulier aux femmes enceintes. Nkosi était décédé l’année suivante à l’âge de 12 ans.

Neuf ans plus tard, le message a finalement été entendu et le pays dispose du plus important programme de distribution d’ARV   gratuits. Malgré tout, au moins un million de personnes n’ont pas accès à ce traitement et la plupart des orphelins sont livrés à eux-mêmes.

L’année dernière, le gouvernement venait en aide à 20.000 foyers composés exclusivement d’enfants et à environ 238.000 orphelins du sida  .

"L’Afrique du Sud va devoir faire face à une crise majeure dans l’avenir" en raison du nombre croissant d’orphelins, prédit l’Institut des relations entre les races.

Ces enfants ont besoin d’un fort soutien et le nombre de travailleurs sociaux doit être accru, souligne-t-il, d’autant plus que les adoptions se font de plus en plus rares dans ce pays de 48,5 millions d’habitants.

Le président Jacob Zuma, élu en mai, a prévu de dévoiler le 1er décembre, lors de la journée mondiale de lutte contre le sida  , de nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie. Il devait également subir un test de dépistage.

Selon William Mapham de l’unité de recherches sur le sida   à l’université de Witwatersrand à Johannesburg, "il n’y a plus de déni. Zuma est arrivé et a changé certaines choses. Cela va avoir sans aucun doute un effet positif sur l’Afrique du Sud".

AFP / 29 novembre 2009


Publié sur OSI Bouaké le dimanche 29 novembre 2009

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