OSI Bouaké - Kenya : Le « Pack mère-bébé » pour réduire le taux de transmission du VIH Accueil >>  VIH/Sida

Kenya : Le « Pack mère-bébé » pour réduire le taux de transmission du VIH


Mots-Clés / Kenya / PTME

Kisumu, 5 novembre 2010 (PLUSNEWS) - Une trousse novatrice et facile d’emploi destinée aux femmes enceintes séropositives pourrait fortement aider à réduire les taux de transmission du VIH   de la mère à l’enfant au Kenya.

Le « Pack maman-bébé » se compose de médicaments antirétroviraux (ARV  ) et d’antibiotiques que les femmes peuvent facilement administrer elles-mêmes à leur domicile, afin de réduire les risques de contaminer leurs bébés. En outre, les médicaments sont munis d’un code-couleur en vue d’une utilisation facile auprès des mères illettrées. Ainsi, trois couleurs sont attribuées aux différents médicaments devant être pris au cours de la grossesse, pendant le travail et après l’accouchement.

La trousse s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Zone Maisha » destinée à créer une zone immune de la transmission du VIH   de la mère à l’enfant. Cette initiative lancée par le gouvernement du Kenya et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), dans la ville de Kisumu, dans l’ouest du Kenya, vise à éradiquer le VIH   pédiatrique dans le pays d’ici 2015.

« Cette initiative peut sauver de nombreuses vies et je crois qu’elle constitue une étape importante vers notre but commun », a dit Anthony Lake, le directeur exécutif de l’UNICEF, lors du lancement le 29 octobre dernier.

Des travailleurs sanitaires distribueront les coffrets aux femmes enceintes qui sont porteuses du VIH  , mais dont l’état de santé ne requiert pas encore un traitement ARV  . Les responsables du programme espèrent que l’initiative servira aux futures mères séropositives qui pourraient ne pas revenir à la clinique après avoir reçu les résultats d’un premier diagnostic.

Les packs seront disponibles auprès des cliniques prénatales de quatre districts dans les provinces de Nyanza et de la Vallée du Rift, dans l’ouest du pays, et viseront à quasiment éliminer le virus pédiatrique dans les deux provinces d’ici 2013. Ce sont dans ces deux provinces que près de la moitié des enfants séropositifs kényans vivent.

Actuellement 4 000 des 4 500 cliniques prénatales du Kenya prodiguent des soins VIH   aux mères et aux enfants. Bien que de nombreuses mères se rendent au moins une fois à la clinique durant leur grossesse, la plupart d’entre elles accouchent en dehors d’un établissement médical.

« A Nyanza, 92 pour cent des mères enceintes séropositives connaissent leur statut sérologique, mais seulement 24 pour cent accouchent dans un établissement médical », a dit Ojuang Lusi, directeur des services médicaux dans la province de Nyanza.

Selon les estimations, chaque année, 22 000 enfants kényans sont contaminés au VIH   transmis par leur mère. D’après les chiffres avancés par l’UNICEF, le pays compte environ 81 000 femmes enceintes séropositives et 72 pour cent d’entre elles ont reçu un traitement de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant en 2009.

« Nous devons renforcer les autres composantes, comme la santé de la reproduction, et donner aux mères une raison valable d’accoucher dans un établissement médical », a ajouté M. Lusi.

Enseignements tirés de l’Afrique australe

La trousse pour la mère et l’enfant a été lancée au Lesotho et en Zambie en début d’année et selon Charles Lyons, président d’Elizabeth Glaser Paediatric AIDS Foundation, un partenaire clé de l’initiative menée au Lesotho, le programme kényan pourrait tirer de précieux enseignements de l’expérience de l’Afrique australe.

« Notre expérience au Lesotho nous a appris que l’accent devait être mis sur le renforcement des capacités des travailleurs sanitaires par le biais de formations afin d’accroître leur adhésion. En outre, la participation de la communauté, et en conséquence, la participation des hommes, joue un rôle clé dans le succès du programme », a-t-il souligné.

Les coffrets destinés aux mères et aux enfants seront distribués jusqu’à la mi-2011. Durant cette période, l’adhésion des femmes ainsi que la gestion des stocks et la distribution seront surveillées. M. Lake a dit que des recherches opérationnelles aideraient à définir les lacunes du programme et à trouver des solutions afin de les combler, le cas échéant.

Selon Jacqueline Odongo, une mère séropositive, le succès de l’initiative dépend de la réduction de la stigmatisation.

« Nous devons faire en sorte. que les mères n’aient pas peur de recevoir ces trousses. Nous devons continuer de convaincre les mères que les trousses sont importantes pour leur santé et celle de leurs enfants », a-t-elle dit.

L’initiative « Zone Maisha » fera également appel à des « mères mentors » afin de soutenir les femmes enceintes qui vivent avec le VIH  . Elle reposera aussi sur une stratégie promouvant le diagnostic précoce des nourrissons, dans le cadre de laquelle des messages textes seront envoyés sur les téléphones mobiles de la population. Enfin, l’initiative encouragera la participation des partenaires masculins des futures mères.


Publié sur OSI Bouaké le dimanche 5 décembre 2010

LES BREVES
DE CETTE RUBRIQUE