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Guinée : probable report du second tour de la présidentielle au 31 octobre


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Postafrique - 20/10/2010 - Par Sabine Cessou

GUINEE Des affrontements ont de nouveau éclaté mardi à Conakry, la capitale, où les partisans de Cellou Dalein Diallo, le candidat arrivé favori au premier tour (43 % des voix), réclamaient le départ du président de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni). Louncény Camara, président de la Ceni, était dénoncé comme favorable au camp d’Alpha Condé, l’autre candidat en lice (18 % des voix au premier tour, le 27 juin).

Les militaires ont tiré sur les manifestants à balles réelles, faisant deux morts et 29 blessés. Des locaux de la Ceni ont été pillés, et 17 ordinateurs destinés au comptage des voix ont disparu. Les rumeurs vont bon train, à Conakry, sur les viols qui auraient été perpétrés par des bérets rouges, membres de la garde présidentielle, dans différents quartiers de la capitale, comme lors des évènements du 28 septembre 2009, quand l’armée avait tué 156 personnes dans un stade de Conakry et violé 104 femmes.

Alors que Jean-Marie Doré, le Premier ministre de transition, expliquait mardi soir à la télévision nationale qu’il ne tolèrerait aucun nouveau débordement, un ministre, Tibou Camara, est arrivé en direct avec un communiqué de la présidence, annonçant que le général Sékouba Konaté a accédé aux revendications du camp de Cellou Dalein Diallo. Un général malien a ainsi été nommé à la tête de la Ceni. Siaka Toumani Sangaré, représentant de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en Guinée, semble faire l’unanimité.

« Ce résultat a encore une fois été rendu possible par les efforts du médiateur burkinabè Blaise Compaoré », s’est réjoui Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères. Alors que les Guinéens espéraient encore voter dimanche, la France s’est dite favorable à un report d’une semaine du scrutin, qui doit voir les militaires rendre le pouvoir aux civils.

« Les protagonistes, le président de l’Organisation internationale de la Francophonie Abdou Diouf, et moi-même, nous pensons que non plus le 24 mais le 31, il doit y avoir des élections en Guinée suffisament calmes et transparentes », a expliqué aujourd’hui Bernard Kouchner, en marge d’une réunion préparatoire au 13ème sommet de la Francophonie, qui réunira nombre de chefs d’Etat africains à Montreux (Suisse) ce week-end.


Publié sur OSI Bouaké le jeudi 21 octobre 2010

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