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Grand-mère Obama : "Je dois m’occuper de ces orphelins"



Mediaterranée.com - 06-11-2009 - Par John Onyango (Reportage)

Cela se passe à Nyangoma Kogelo au Kenya. Portant une tenue traditionnelle "kitenge" et un foulard et se déplaçant à l’aide d’une canne en métal, Sarah Obama avance en boitant vers un tabouret placé sous un grand arbre qui trône dans sa vaste demeure située dans un village de l’ouest du Kenya.

Elle se dirige vers un groupe d’écoliers aux pieds nus qui chantent un cantique africain.

"Regardez comme elle est belle ! Regardez comme elle marche avec dignité ! Regardez son cou ! Sarah est notre héroïne. Je me penderais si quelqu’un osait l’emporter !" chantent les enfants, le visage élairé par l’espoir.

Sarah, grand-mère de 87 ans du président américain Barak Obama, appelle les enfants par leurs prénoms alors qu’ils s’asseyent par terre autour d’elle après avoir chanté et dansé.

"Pourquoi as-tu l’air triste ? Quelqu’un t’a-il embêté ?" demande Sarah à Jane, une orpheline de dix ans qui vit dans le village de Kogelo dans l’ouest du Kenya, à quelque 70 km de Kisumu.

Jane sourit après que la grand-mère lui ait promis de la protéger de la faim et des provocations des orphelins plus âgés.

"Je ferai en sorte que vous mangiez bien et vous alliez à l’école pour que vous deveniez les dirigeants de demain", ajoute Sarah.

Sarah, qui a élevé le père du président Obama, feu Barak Hussein Obama père, s’occupe actuellement de 80 orphelins et d’une dizaine de veuves.

Ces enfants, âgés de 4 à 18 ans, sont originaires des villages voisins et la plupart d’entre eux ont perdu leurs parents victimes du sida  .

"Cela fait longtemps que je m’occupe d’eux. Certains ont même terminé leur scolarité", confie-t-elle.

"Je suis une femme qui aime les enfants. Certains ont perdu leurs deux parents et veulent continuer à aller à l’école. Je dois m’occuper d’eux", poursuit-elle.

Ces enfants vivent dans le village avec des parents éloignés mais dépendent de Sarah pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner.

Elle leur achète également des livres et paie les frais de scolarité des plus âgés.

L’année dernière, Sarah a créé une fondation par laquelle ses amis et admirateurs peuvent apporter leur contribution pour venir en aide aux orphelins.

"Elle est la bouée de sauvetage de ces orphelins. Sans Sarah, ils ne seraient pas scolarisés et n’auraient pas de quoi manger ni se vêtir. Ils seraient complètement perdus", confie Nelson Obama, l’un des cousins du président Obama qui travaille pour la fondation.

Quand les enfants ne sont pas à l’école, ils aident Sarah dans son jardin, où elle cultive du maïs et des légumes.

"Le jardin leur apporte de quoi manger. Les enfants y apprennent l’agriculture et à être autonomes, dit Sarah. Je vends mes produits sur le marché local et j’utilise une partie des recettes pour les nourrir et payer leurs frais de scolarité".

Le Kenya a récemment déclaré l’état d’urgence national en raison de la sécheresse et de la famine qui a fait quelque dix millions de sinistrés. Par chance, les enfants de Sarah sont à l’abri de la famine.

"Elle est notre source d’inspiration, elle nous donne de l’espoir, elle nous encourage en nous disant : ’en travaillant dur, vous pourrez devenir un jour un autre président Obama’", raconte Ken Onyango, l’un des orphelins.

Tenant dans la main une photo prise avec Barack Obama en 1987, alors qu’il était venu se recueillir au Kenya où son père est décédé en 1981 dans un accident de la route, Sarah indique que son petit-fils connaît sa fondation.

John Onyango , medi@terranèe.com, le 6 Novembre 2009


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 6 novembre 2009



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