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Colloque national sur les violences faites aux enfants



OSI Bouaké - 31 mai 2013 - SD -

Bien que les inscriptions soient closes et que de nombreux acteurs de la protection de l’enfance n’aient pas été informés de la tenue de ce colloque au programme aussi passionnant que prestigieux, il semble important de diffuser cette information.


Colloque national sur les violences faites aux enfants

Le vendredi 14 juin 2013 au Sénat

Le colloque est organisé par André Vallini, sénateur et président du Conseil général de l’Isère, et le docteur Anne Tursz, pédiatre, directeur de recherche émérite à l’Inserm et présidente du comité de pilotage scientifique du colloque.

Il sera présidé par Valérie Trierweiler et placé sous le haut patronage de Jean-Pierre Bel, président du Sénat.


Pourquoi un colloque sur les violences faites aux enfants ?

Le calvaire de la petite Marina ou celui de la petite Tiphaine, l’affaire des bébés congelés ou celle des nouveau-nés retrouvés dans des sacs-poubelles, la découverte des deux petits garçons battus et sous alimentés, vivant dans une cave sans eau ni lumière ni matelas, la tragédie des deux enfants noyés par leur mère dans une baignoire ou celle des deux enfants égorgés par leur père, autant d’histoires horribles rapportées par les médias et qui relatent le sort effroyable d’enfants, victimes de la violence, généralement infligée par leurs parents. Il ne faut pas se tromper sur la nature et la fréquence de ces événements : en effet, les violences faites aux enfants ne sont pas une simple juxtaposition de faits divers, insoutenables et révoltants pour tous mais souvent bien vite oubliés. Ils constituent en réalité un véritable phénomène de société et un problème grave de santé publique. Aujourd’hui en France, selon des estimations sérieuses, près de deux enfants mourraient chaque jour de violences infligées par des adultes.

Selon une acception large mais justifiée des violences faites aux enfants (qui doit englober toutes les situations qui ne permettent pas à un enfant de s’épanouir et de devenir un adulte responsable et bien inséré socialement parce qu’on n’a pas satisfait ses besoins élémentaires physiques, affectifs et éducatifs), il y a en France, comme dans d’autres pays comparables par leur niveau de développement socio-économique, sans doute 10 % des enfants qui sont victimes de violences physiques, d’agressions sexuelles, de négligences graves, d’abandon affectif, d’humiliations, d’insultes… A long terme, ces enfants devenus adultes, seront atteints de problèmes de santé physique et mentale et seront inaptes à nouer des relations sociales et affectives normales, quand ils ne répèteront pas sur leurs propres enfants les comportements qu’ils ont subis dans leur enfance.

Dans notre pays, d’autres problématiques de la santé de l’enfant ont été reconnues comme prioritaires et ont fait l’objet de politiques énergiques et évaluées qui se sont révélées efficaces. Celles qui ont permis par exemple la décroissance spectaculaire de la mortalité infantile, notamment du fait de la chute vertigineuse du nombre annuel de morts subites du nourrisson (1400 cas en 1990 ; 250 en 2009) ou de la mortalité par accidents domestiques chez le jeune enfant et par suicide chez les adolescents. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu de nombreux plans périnatalité et suicide, que la mort subite a fait l’objet d’une information massive sur le couchage des bébés et que la sécurité domestique a été abordée dans de nombreuses campagnes très médiatisées et a bénéficié d’une surveillance active par la Commission de la sécurité des consommateurs.

Rien d’équivalent n’a été tenté contre les mauvais traitements envers les enfants. Pourquoi ? Parce que les définitions ne sont pas consensuelles ? Parce que le phénomène dans sa globalité est difficile à appréhender et à mesurer ? Parce que la protection des enfants entraîne nécessairement une intrusion dans la sphère privée et une remise en cause du dogme de la famille naturellement bonne ? Ou parce que la violence envers des êtres faibles est un phénomène si dérangeant qu’il doit rester tabou et que l’atrocité des sévices infligés à des enfants est si difficile même à concevoir qu’elle est chassée de l’imaginaire individuel et collectif pour aboutir finalement à un déni de réalité. A fortiori quand les victimes sont sans voix , y compris au sens électoral du terme.

Comment expliquer la sous-estimation des violences faites aux enfants ? Les causes en sont multiples et notamment l’insuffisance des investigations médicales ou médico-légales et les carences dans la prévention (dès la période périnatale), dans le repérage des enfants victimes (à l’école, dans les consultations d’urgence, dans le cabinet du médecin libéral) et dans le signalement, notamment par les médecins qui ne seraient à l’origine que de 5 % des signalements alors même que tous les enfants maltraités passent un jour ou l’autre par le système de santé. Ces lacunes sont elles-mêmes liées à une formation souvent insuffisante, ou inadaptée , des divers professionnels qui œuvrent au développement des enfants.

Enfin, il existe aussi des dysfonctionnements dans la prise en charge et, malgré le cadre proposé par la loi de 2007 réformant la protection de l’enfance, d’importantes disparités géographiques et un vrai manque d’évaluation, relevés dans le rapport de la Cour des comptes d’octobre 2009, perdurent de même qu’un cloisonnement professionnel qui entrave l’évaluation et le suivi des enfants en danger.

Ce sont ces constats qui ont conduit le sénateur André Vallini, entouré d’un comité scientifique présidé par Anne Tursz, pédiatre, épidémiologiste, directeur de recherche à l’Inserm, à organiser une manifestation qui a pour but d’aboutir à une prise de conscience collective mais aussi à des mesures concrètes, de court comme de long terme, qui seront proposées aux pouvoirs publics.

Ce sera l’objet d’un colloque national qui se tiendra le vendredi 14 juin 2013 au Sénat sous le haut patronage de Monsieur Jean-Pierre Bel, Président du Sénat, sous la présidence d’honneur et en présence de Madame Valérie Trierweiler, et avec la participation de plusieurs membres du Gouvernement.


Le comité de pilotage scientifique du colloque autour du Sénateur André Vallini :

  • Diogo Alves de Oliveira, interne en pédopsychiatrie, Lille
  • Sylvain Barbier Sainte Marie, Vice-Procureur, Responsable de la section des mineurs, Parquet de Paris
  • Clara Brenot, collaboratrice parlementaire d’AndréVallini, secrétaire du comité d’organisation du colloque
  • Guillaume Bronsard, pédopsychiatre, Marseille
  • Stéphane Césari, directeur général adjoint des services du Conseil Général de l’Isère
  • Jon Cook, anthropologue médical
  • Judith Dulioust, médecin de santé publique, responsable de la cellule santé de l’ASE   de Paris
  • Amélie Girerd, collaboratrice parlementaire d’AndréVallini, chargée des relations publiques pour le colloque
  • Monique Limon, directrice de l’insertion et de la famille, au Conseil Général de l’Isère
  • Jean-François Michard, médecin légiste, actuellement à Uppsala, Suède
  • Fabienne Quiriau, directrice de la CNAPE
  • Céline Raphaël, interne de médecine générale, auteur de « La démesure »
  • Caroline Rey, pédiatre, médecin légiste etvictimologue, AP-HP
  • Claude Rougeron, médecin généraliste, professeur d’éthique médicale
  • Daniel Rousseau, pédopsychiatre en libéral et dans un foyer de l’Enfance, Angers
  • Nadège Séverac, sociologue
  • Anne Tursz, pédiatre, épidémiologiste, directeur de recherche émérite à l’Inserm, présidente du comité
  • Roselyne Venot, commandant de police, conseillère sécurité auprès du recteur de l’Académie de Versailles

Programme

Animation de la journée par Claire Hédon, journaliste à RFI ; et Fabrice Drouelle, journaliste à France Inter

8h30 : Accueil des participants

9h00 – 9h30 : Introduction

Jean-Pierre Bel, président du Sénat André Vallini, sénateur, président du Conseil générale de l’Isère André Syrota, président directeur général de l’Inserm Valérie Trierweiler

9h30- 9h45 : Rappels sur la loi de mars 2007 réformant la protection de l’enfance Philippe Bas, ancien ministre de la famille

9h45 – 10h15 : Idées reçues et faits démontrés. Définition et chiffres Anne Tursz (pédiatre, épidémiologiste, directeur de recherche à l’Inserm) et Daniel Rousseau (pédopsychiatre, intervenant dans un foyer de l’enfance à Angers)

10h15 – 10h30 : Témoignage Céline Raphaël, interne de médecine générale et auteur de « La démesure »

10h30 – 10h45 : Exposé de l’ONED Gilles Séraphin, sociologue, directeur de l’ONED : les difficultés de rassembler les chiffres d’enfants en danger et maltraités à partir de sources multiples (titre provisoire)

10h45 – 11h00 : Pause café

11h00 – 12h30 : Table ronde 1 – Le repérage Président : Philippe Duverger (pédopsychiatre) Intervenants

  • Nathalie Vabres et Georges Picherot (pédiatres) : le repérage dans les services d’urgence à l’hôpital
  • Geneviève Gautron (chef d’établissement) et
  • Évelyne Cluzel (infirmière scolaire) : le repérage dans le cadre scolaire
  • Françoise Molénat (pédopsychiatre) : la prévention très précoce : repérage des facteurs de risque et alliance avec les familles
  • Claude Rougeron (médecin généraliste) : le repérage dans le cabinet du médecin généraliste 1) Les difficultés 2) Quelles seraient les mesures pour améliorer le repérage ?

Discussion avec la salle

12h30 – 14h00 : déjeuner libre

14h00 – 15h30 : Table ronde 2 – La transmission d’IP, le signalement Président : Gérard Lopez (psychiatre) Intervenants

  • Caroline Rey (pédiatre, médecin légiste)
  • Sylvain Barbier Sainte Marie (chef du parquet des mineurs de Paris)
  • Catherine Pizot, Corinne Serve, Eveline Banguid, PMI (CG Isère/CREAI Rhône-Alpes)
  • Gisèle Apter (pédopsychiatre)
  • Capitaine de police Frédéric Regnier (brigade des mineurs de Paris) 1) Comment se déroulent le signalement ou une transmission d’information préoccupante (y compris dans la période périnatale) ? Quelle est la suite de la procédure au niveau du tribunal ? Quel rôle pour l’officier de police judiciaire ? Quel rôle pour le médecin légiste. Comment examine-t-on un enfant maltraité ? 2) Comment améliorer les circuits ? Discussion avec la salle

15h30 – 17h00 : Table ronde 3 – Le suivi des enfants pris en charge Président : Fabienne Quiriau (directrice de la CNAPE, Convention National des Associations de Protection de l’Enfant) Intervenants

  • Daniel Rousseau et Guillaume Bronsard (pédopsychiatres
  • Thierry Baranger (président du Tribunal pour Enfants de Paris)
  • Dominique Attias (avocate pour enfants)
  • Nadège Séverac (sociologue)
  • Karen Sadlier (psychologue à l’Institut de victimologie)

1) Comment vont les enfants placés ? 2) Quel est le rôle de chacun des professionnels pour s’assurer que les enfants vont mieux ? Est ce que ces professionnels sont suffisamment formés ? 3) Comment améliorer le suivi des enfants ? (Pratique, formation, comment on travaille ensemble)

Discussion avec la salle

Exposés de clôture

Marie Derain, défenseure des enfants Dominique Bertinotti, Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée de la Famille


Publié sur OSI Bouaké le vendredi 31 mai 2013

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