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Appel au meeting du 17 mars 2012 à "La maison de l’Arbre" à Montreuil sous Bois (93)



OSI Bouaké - 14/02/2012

Collectif des 39 – Quelle hospitalité pour la folie ?

La folie n’est concevable qu’irréductiblement liée à la condition humaine.

Depuis le 2 décembre 2008, discours du Président de la République à Antony la situation ne fait que se dégrader, il est de plus en plus difficile de soigner et d’être soigné particulièrement depuis la loi du 5 juillet 2011.

  • C’est pour ces raisons que nous interpellerons lors de cette journée les candidats à l’élection présidentielle ainsi que celles et ceux qui solliciterons nos suffrages aux législatives.

Reprenant la charte que nous avons rédigés le 7 février 2009.

Nous, soignants, patients/usagers et familles en psychiatrie affirmons que :

  • Notre engagement thérapeutique tient d’abord à la considération de la vulnérabilité et de la créativité des patients ; il doit par ailleurs nous conduire à promouvoir tous les lieux nécessaires à une hospitalité pour la folie qui constitue l’enjeu de notre travail : dans l’hospitalisation, comme dans les lieux ambulatoires qui doivent mettre l’accueil au cœur de leur projet.
  • La dimension relationnelle est au cœur de tout processus de prévention et de soins
  • Les valeurs républicaines de liberté, égalité et de fraternité sont le socle constitutif de toute pratique.

Aussi refusons-nous avec force :

  • L’abandon des patients renvoyés à la rue ou à la prison
  • L’idéologie sécuritaire qui stigmatise, contient, isole et maltraite les plus démunis des citoyens
  • L’abrogation des lois qui confirment la ségrégation et la stigmatisation des patients en les assujettissant à des lois spécifiques en aggravant la tendance à l’enfermement.
  • L’idéologie falsificatrice qui ferait croire que soigner sous la contrainte dans la cité est une avancée pour les patients ou leur famille.
  • L’imposture des protocoles standardisés pseudo scientifiques déniant la singularité de chaque acte, de chaque projet soignant, de chaque patient.
  • La mainmise de l’appareil technico gestionnaire tentant d’annihiler, de nier et d’écraser la dimension créative et inventive de tout processus de soin.

Aussi soutenons nous toute pratique qu’elle soit publique en accord avec les acquis du secteur, libérale conventionnée ou associative, garantissant en particulier la continuité des soins et prônant l’attachement à des valeurs fondamentales telles que : respect du secret professionnel, engagement relationnel, indépendance professionnelle, respect de l’intimité du patient.

Nous défendons un enseignement reposant en particulier sur la psychopathologie, et nécessitant la réintroduction de formations spécifiques désarrimées de la logique, du cadre théorique et des intérêts hospitalo-universitaires actuels autant que de l’emprise des laboratoires pharmaceutiques et ceci pour tous les professionnels de la psychiatrie.

Avec et pour ces valeurs nous continuons à dénoncer toutes les dérives politiques, techniques, gestionnaires et sociales qui enferment peu à peu les patients dans un carcan déshumanisant.

Nous affirmons que ce combat est essentiel pour que la psychiatrie ne bascule pas dans la barbarie où rejeter et punir ferait disparaître les pratiques accueillantes de soins désaliénistes.

Contacts presse : Yves Gigou : 06 60 48 98 84 - yglns39@orange.fr


Publié sur OSI Bouaké le mardi 14 février 2012